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Un officier américain (droite) parle à un combattant de la milice kurde YPG sur un site de bombardements turcs dans le Nord-Est de la Syrie, le 25 avril 2017. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les États-Unis vont "dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes", a tweeté Donald Trump, qui appelle également à la création d'une "zone de sécurité" de 30 kilomètres, sans plus de précisions sur sa localisation ou sur son financement. Dans le même temps, Washington demande aux Kurdes de "ne pas provoquer la Turquie".
Ces déclarations interviennent alors que le secrétaire d'État américain Mike Pompeo effectue une tournée au Moyen-Orient. Une visite destinée à rassurer ses alliés alors que la tension est montée entre les États-Unis et la Turquie au sujet du sort des Kurdes de Syrie, qui ont lutté aux côtés des États-Unis contre le groupe jihadiste État islamique (EI).
Mike Pompeo a cherché à rassurer les alliés kurdes des États-Unis, assurant pouvoir garantir leur protection malgré le retrait, annoncé par M. Trump en décembre, des 2.000 soldats américains déployés en Syrie pour combattre l'EI.
Saluée par la Turquie, elle a fragilisé la situation des combattants kurdes. La principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale sur le terrain de la lutte contre l'EI, est en effet menacée par une possible offensive de la Turquie, pays voisin de la Syrie.
"Petit califat"
Ankara qualifie les YPG de "terroristes" pour leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984. Et elle ne cache pas son intention de lancer une offensive contre eux pour éviter la formation, à ses portes, d'un embryon d'État kurde susceptible de raviver le séparatisme des Kurdes de Turquie.
Ankara avait réagi vivement à des informations selon lesquelles Trump envisageait de conditionner le retrait des soldats américains à la sécurité des combattants kurdes. Samedi 12 janvier, plus de 600 personnes ont été évacuées du dernier bastion de l'EI dans l'est de la Syrie, selon un organisme de surveillance.
"Commencer le retrait longtemps attendu de Syrie en frappant durement le petit califat territorial restant de l'EI, depuis plusieurs directions. Nous attaquerons de nouveau à partir d'une base existante s'il se reformait," a ajouté Donald Trump dans ses tweets de dimanche 13 janvier.
Un soldat du régime syrien dans le village de Hawshariya (Nord de la Syrie), le 12 janvier 2019. |
"La Russie, l'Iran et la Syrie ont été les plus grands bénéficiaires de la politique américaine de long terme de destruction du groupe État islamique en Syrie - des ennemis naturels. Nous en bénéficions aussi mais il est temps maintenant de faire rentrer nos troupes à la maison. Stop aux GUERRES SANS FIN", a-t-il ajouté.
Le responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé au Royaume-Uni, Rami Abdel Rahman, a affirmé de son côté que plusieurs dizaines de combattants jihadistes avaient été évacués de zones tenues par l'alliance arabo-kurde. Il a précisé que quelque 16.000 personnes, dont 760 combattants de l'EI, ont fui la région depuis début décembre. Les Nations unies ont affirmé de leur côté vendredi que 25.000 personnes ont fui les violences des combats ces six derniers mois.
La guerre en Syrie a éclaté en 2011 après la répression par le régime de manifestations prodémocratie. Elle s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères. Le conflit a fait plus de 360.000 morts.
AFP/VNA/CVN