>>Brexit: les députés votent le calendrier du gouvernement
La Première ministre britannique Theresa May devra d'ailleurs s'éclipser à l'heure du dîner pour laisser ses homologues peaufiner discrètement ce que sera leur méthode de négociation avec le Royaume-Uni, une fois que Londres aura déclenché la procédure du divorce.
"Nous marchons sur un terrain miné, il y a tellement de débats à l'agenda qui peuvent encore mal tourner", a mis en garde un haut responsable européen avant ce sommet, qui traitera également de la relance de la défense européenne et la gestion de la crise migratoire.
Les 28 devraient a priori parvenir à s'entendre pour reconduire leurs sanctions économiques contre Moscou, imposées en 2014 après la destruction du vol MH17 de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Est séparatiste de l'Ukraine (298 morts), comme l'ont demandé le 13 décembre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande.
L'UE, qui dénonce l'annexion de la Crimée et les atteintes de Moscou à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, a régulièrement reconduit ces sanctions depuis deux ans. Mais certains pays, notamment l'Italie, renaclent à poursuivre ces mesures au-delà de janvier. "Je table sur le fait qu'il y aura un consensus" des 28, a pourtant affirmé le 14 décembre un responsable allemand.
L'UE "considère toutes les options disponibles", est-il indiqué dans ce document provisoire, qui ne mentionne toutefois pas la possibilité de sanctions contre la Russie. Mais "les choses peuvent évoluer" en fonction de la situation sur le terrain, où le front d'Alep s'est embrasé le 14 décembre après un court répit entre régime et insurgés.
Les dirigeants des 28 auront encore la Russie à l'esprit quand ils discuteront de l'accord d'association UE-Ukraine, que les Pays-Bas sont le seul pays à ne pas avoir ratifié, après son rejet par référendum.
La Première ministre britannique |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour tenir compte des résultats de ce vote sans bloquer l'adoption du traité par l'UE, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte demande des "garanties". Il s'agit surtout de "pouvoir dire que cet accord n'est pas l'antichambre d'une adhésion de l'Ukraine", explique un diplomate européen.
"Si l'accord n'est pas ratifié, ce sera une victoire pour la Russie", prévient un autre.
La chef du gouvernement britannique privée de dîner
Comme cela en devient l'habitude, Theresa May s'effacera elle en fin de journée, pour laisser les 27 autres dirigeants s'entendre sur la manière dont l'UE conduira les négociations du Brexit, au cours d'un dîner de travail.
Selon une source européenne, les 27 devraient s'entendre sur un court texte prônant "l'ouverture le plus rapidement possible des négociations" avec Londres, une fois officiellement enclenché le processus de sortie du Royaume-Uni via l'activation de l'article 50 du Traité de Lisbonne.
Le document devrait souligner qu'ils seront "prêts à négocier" dès qu'ils recevront la notification promise par le gouvernement conservateur de Theresa May d'ici le 31 mars 2017.
"L'enjeu est de mettre en place notre dispositif, nos procédures, pour être en ordre de bataille", a expliqué un diplomate européen, indiquant que le dîner n'aborderait pas le fond des futures négociations avec Londres, mais "clarifierait" les rôles dans la négociation à venir.
Sur le front migratoire, les 28 rappeleront l'importance pour eux de la poursuite du pacte UE-Turquie conclu en mars, qui a permis de réduire sensiblement les arrivées de migrants en Grèce par la mer Egée.
Pour faire face aux arrivées qui elles ne faiblissent pas sur les côtes italiennes, ils vont demander de continuer les efforts de l'UE pour nouer des partenariats comparables avec des pays africains.