France
Le siège de la CGT à Montreuil vandalisé dans la nuit

Le bâtiment du syndicat opposé à la loi travail a été dégradé par des vandales dans la nuit de vendredi 24 juin à samedi 25 juin, a annoncé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

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Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez après sa rencontre avec la ministre du Travail Myriam El Khomri, le 17 juin 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le siège de la CGT a été vandalisé dans la nuit de vendredi 24 juin à samedi 25 juin, un acte "intolérable" condamné par le gouvernement, qui intervient deux jours après des dégradations à la CFDT et en pleine crise autour de la loi travail. Portes et vitres brisées, individus encagoulés : le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu lui-même constater les dégâts samedi matin 25 juin et a visionné les enregistrements des caméras de surveillance.

"Ça s'est fait assez vite. Des individus cagoulés avec des sacs à dos ont franchi les barrières et ont tapé, forcément avec des objets costauds, sur des portes et des vitres", a-t-il relaté à l'Agence France-Presse. Toutefois, les personnes encagoulées n'ont pas pu entrer à l'intérieur du bâtiment robuste.

"Il y a plusieurs portes à franchir pour rentrer au siège. Ils ont cassé la première, les vitres sur les côtés, mais ils n'ont pas pu entrer parce qu'il y a un système qui se déclenche", a poursuivi Philippe Martinez, dont la centrale est en première ligne dans la mobilisation contre la loi travail depuis mars, aux côtés de FO, Solidaires, FSU, FIDL, Unef et UNL.

"Retrouver un climat social apaisé"

"On a évité le pire", a encore dit le secrétaire général, assurant que le siège n'a jusqu'à présent jamais été victime de violences d'"une telle ampleur". Le Premier ministre Manuel Valls a réagi sur son compte Twitter par une "condamnation ferme du vandalisme contre le siège de la CGT". "Rien ne peut justifier ces attaques contre les acteurs de la démocratie sociale", a-t-il écrit.

De son côté, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, "a demandé que tous les moyens soient mis en oeuvre pour retrouver les auteurs et les mettre à la disposition de la justice", et la ministre du Travail Myriam El Khomri a manifesté sa "solidarité" avec les militants, après un acte "intolérable".

La préfecture de police de Paris précise que "des individus au visage dissimulé ont escaladé les grilles du site avant de briser les portes d'entrée vitrées". De sources policières, deux individus encagoulés ont franchi les grilles, munis de marteaux, vendredi vers 23 h 30. Ils ont cassé sept à huit vitrines avant d'être mis en fuite par les vigiles. "On dispose de vidéosurveillance, mais ils vont être très difficiles à identifier à cause des cagoules. Ça ressemble à un match retour après la casse à la CFDT", selon les sources policières, qui évoquent des personnes "visiblement bien organisées". L'enquête a été confiée au commissariat de Montreuil.

"Pas une surprise"

La CFDT qui, elle, soutient le projet du gouvernement, a également vu son siège vandalisé dans la nuit de jeudi 23 juin à vendredi 24 juin lors d'une manifestation sauvage, où une centaine de personnes ont brisé des vitres et inscrit sur la façade : "C'est fini de trahir". Après ces dégradations condamnées par tous les syndicats, dont la CGT, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a été reçu vendredi par le ministre de l'Intérieur. Cet acte de vandalisme n'a "malheureusement pas été une surprise", a déclaré samedi 25 juin Laurent Berger, précisant que "depuis quelques semaines, dans les entreprises, nos militants sont inquiétés, insultés. Des locaux à Béthune, Limoges, Toulouse ont été soit envahis, soit dégradés".

La préfecture de police de Paris a précisé que des "consignes de vigilance accrue" ont été données à la police pour les locaux des organisations syndicales. Samedi, la FSU a apporté son "soutien" à la CGT et estimé qu'il était "plus que temps de retrouver un climat apaisé". "Depuis 3 mois, le gouvernement reste sourd aux revendications qui s'expriment sur la loi travail. Le climat social ne cesse de se dégrader. Face à cela, le gouvernement a la responsabilité de remettre le dialogue au coeur de la vie démocratique de notre pays", a appelé la FSU dans un communiqué.

La CGT estime dans un communiqué que "les violences verbales et les insultes" contre elle "contribuent également à entretenir ce climat délétère". La première organisation syndicale du pays s'était retrouvée au centre des critiques gouvernementales, après les violences intervenues lors d'une manifestation parisienne contre la loi travail le 14 juin. Manuel Valls avait dénoncé son "ambiguïté" face aux casseurs.

AFP/VNA/CVN

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