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Manifestation contre la loi travail, le 9 juin à Paris. |
Jean-Claude Mailly (FO) et Philippe Martinez (CGT) ont aussitôt demandé "à être reçus rapidement" par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Les sept syndicats contestataires souhaitaient initialement défiler entre la place de la Bastille et la place de la Nation jeudi 23 juin à 14h00. Mais les autorités insistaient depuis lundi 20 juin pour qu'ils choisissent une manifestation "statique" plutôt qu'un défilé, en invoquant des raisons de sécurité après les violences qui ont émaillé la manifestation nationale du 14 juin dans la capitale.
Les "représentants des syndicats refusant catégoriquement la tenue d'un rassemblement statique et formulant ensuite des propositions alternatives d'itinéraires" qui n'ont pu faire l'objet d'un consensus, le préfet de police Michel Cadot "considère qu'il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation", a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.
Les propositions d'itinéraires alternatifs formulées par les syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) "ne permettent en aucune façon de répondre à la nécessaire sécurité des personnes et des biens, ni aux exigences de mobilisation maximale des forces de police et des forces mobiles contre la menace terroriste", a souligné la préfecture, insistant sur "l'épuisement" des forces de l'ordre.
Le "rassemblement statique sur une grande place parisienne" permettait, selon la PP, "de maintenir le droit d'expression des citoyens tout en limitant les risques de dégradations des commerces, habitations et institutions ainsi que les violences aux personnes et représentants des forces de l'ordre".
Bernard Cazeneuve avait lui-même écrit lundi 20 juin au numéro un de la CGT Philippe Martinez pour lui dire que "dans ce contexte de tension et de heurts récurrents (...), le renouvellement à l'identique d'une manifestation itinérante le 23 juin n'apparaissait pas envisageable".
Pour les syndicats, un simple rassemblement constitue une "remise en cause de la liberté de manifester", d'autant que de nombreuses manifestations sont prévues ailleurs jeudi 23 juin en France, sans menaces d'interdiction. Faire du surplace serait de surcroît dangereux pour la sécurité des manifestants, ont-ils argué.
La manifestation nationale du 14 juin avait donné lieu à d'importantes dégradations et 28 policiers et 11 manifestants y avaient été blessés.
AFP/VNA/CVN