>>Des signes encourageants pour le secteur du textile-habillement
>>Les exportations subissent la hausse des coûts des matières premières
>>Le textile vietnamien met le cap sur le développement durable
La reprise de la demande mondiale, notamment de grands débouchés comme États-Unis, Japon, République de Corée et pays de l’Union européenne (UE), a accru les exportations vietnamiennes dans les secteurs du textile-habillement et de la chaussure.
La filière textile vietnamienne vise environ 39 milliards d’USD d’exportations en 2021. |
Photo : VNA/CVN |
Selon le ministère de l’Industrie et du Commerce, de janvier à mars, les chaussures et sandales ont affiché un chiffre d’affaires à l’export de 4,74 milliards d’USD, pour une croissance de 13,5% en glissement annuel. Les exportations textiles, quant à elles, ont dégagé 7,2 milliards, +1,1%. En particulier, les exportations nationales de fibres textiles se sont établies à 1,22 milliard d’USD, soit une hausse exceptionnelle de 31%.
La Banque mondiale a prévu qu’en 2021, les importations de textile-habillement des États-Unis, principal marché du textile vietnamien, augmenteraient de 20% sur un an pour atteindre 115 milliards d’USD, et que la demande de l’UE, du Japon et de la République de Corée devrait aussi enregistrer une bonne croissance.
Actuellement, avec un chiffre d’affaires à l’importation de plus de 250 milliards d’USD par an, l’UE constitue le marché le plus important du monde en ce qui concerne le textile-habillement. Grâce à l’Accord de libre-échange entre l’UE et le Vietnam (EVFTA), les exportations nationales en la matière vers l’UE devraient augmenter d’environ 67% en 2025. Cependant, conformément aux engagements de l’EVFTA, afin de bénéficier de la réduction tarifaire, parallèlement aux critères de qualité, les entreprises doivent également répondre aux exigences en termes d’origine de leurs produits.
Pour résoudre cette question, le Vietnam avait négocié avec succès avec les pays de l’UE afin d’inclure dans l’EVFTA une disposition permettant aux entreprises vietnamiennes d’y exporter des produits textiles dont les matières premières sont importées de République de Corée (pays qui a signé un accord de libre-échange avec l’UE). La partie vietnamienne avait signé un accord avec la partie sud-coréenne afin d’assurer l’approvisionnement en matières premières, tissus notamment.
Exportation : 39 milliards d’USD ciblés en 2021
Cette année, la filière textile vietnamienne vise environ 39 milliards d’USD d’exportations, équivalent au chiffre d’affaires atteint en 2019, contre 35 milliards d’USD en 2020, selon le Groupe national du textile-habillement du Vietnam (Vinatex). Actuellement, le marché mondial du textile-habillement et de la chaussure se rétablit progressivement. Au Vietnam, de nombreuses entreprises du secteur ont reçu des commandes jusqu’à la fin du 3e trimestre, et certaines d’entre elles jusqu’à la fin de l’année.
D’après Vu Duc Giang, président de l’Association du textile-habillement du Vietnam (VITAS), les entreprises ont fait de grands efforts pour réduire les coûts hors production, en particulier ceux de services logistiques via le réseau logistique national, et d’autres coûts non tarifaires. En particulier, grâce à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), les produits textiles du Vietnam peuvent être promus plus rapidement au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’EVFTA aide aussi certaines gammes de produits nationaux à mieux pénétrer le marché de l’UE. "Malgré la crise sanitaire covidienne, sur la base de ces signes positifs, l’objectif de 39 milliards d’USD de chiffre d’affaires à l’exportation de ce secteur en 2021 apparaît comme réalisable", a prévu M. Giang.
Grâce à l’EVFTA, les exportations nationales de textile-habillement vers l’UE devraient bondir d’environ 67% en 2025. |
Photo : VNA/CVN |
Cinq défis à relever
Malgré ses impressionnants résultats obtenus dans le contexte où l’épidémie sévit toujours dans le monde, le secteur national du textile-habillement est confronté à un certain nombre de défis, qui doivent être relevés rapidement. Ce faisant, à l’avenir, il rattrapera la tendance mondiale et se développera de manière plus durable.
Selon Vu Duc Giang, l’industrie textile doit faire face à cinq défis majeurs. En premier lieu, le manque de matières premières. “Actuellement, une série de marques et d’importateurs exigent que nous trouvions des mesures pour en avoir suffisamment au Vietnam ou au sein du bloc de pays qui ont des engagements de libre-échange avec le Vietnam”, a-t-il informé. En deuxième lieu, les entreprises nationales reçoivent une vague de commandes de pays présentant une instabilité politique et/ou commerciale, mais il leur est difficile d’y répondre en raison d’une pénurie de main-d’œuvre due à l’épidémie. En troisième lieu, le coût de logistiques très élevé est devenu un fardeau pour les activités d’exportation, non seulement de l’industrie textile mais aussi de tous les secteurs. Selon de nombreuses entreprises, le coût de location de conteneurs a été multiplié par cinq par rapport à l’année dernière.
En quatrième lieu, de nombreuses entreprises du secteur étant de petite et moyenne envergure n’ont pas ou peu de ressources financières et humaines pour investir ou faire fonctionner des machines modernes à l’ère de la 4e révolution industrielle. Enfin, la production de vestons et chemises n’a pas encore retrouvé des couleurs. En effet, pandémie oblige, durant plus d’un an, de nombreuses entreprises dotées de chaînes et de technologies de fabrication de ces produits ont dû s’orienter vers d’autres lignes pour maintenir leurs travailleurs et leurs activités.