Selon l'Association des entreprises du textile et de l'habillement du Vietnam (VITAS), il s'agit pour l'essentiel des investissements dans des unités de production pour des raisons de retour sur investissement à court terme. Tandis que les investissements dans le développement des matières premières et des accessoires (tissage, teinture...) restent modestes.
Selon Lê Van Dao, vice-président de la VITAS, les entreprises taïwanaises, hongkongaises, sud-coréennes sont les premiers investisseurs étrangers dans le secteur textile. Ainsi, les entreprises taïwanaises mènent actuellement 240 projets cumulant 2,35 milliards de dollars de fonds enregistré, les compagnies sud-coréennes, 380 projets (1,7 milliard de dollars). Quant aux sociétés hongkongaises et japonaises, elles lancent respectivement 80 et 60 projets.
Plusieurs entreprises taïwanaises ont annoncé l'élargissement de leur production au Vietnam. Par exemple, la sarl Eclat, basée dans la zone industrielle de Nhon Trach (province de Dông Nai, Sud), va investir 2,5 millions de dollars dans le rachat d'une usine de confection qui sera spécialisée dans le tricot de marque Polo avec une production annuelle de 3 à 3,5 millions d'articles. Elle a élaboré un autre projet d'usine avec un investissement de 4 millions de dollars au Vietnam pour produire 2,5 millions d'articles. De même, la compagnie Makalot qui possède une usine dans la commune de Thanh Hà, province de Hai Duong (Nord), envisage d'investir 6,09 millions de dollars pour développer sa production.
Les entreprises nord-coréennes sont également dynamiques. Tout récemment, une entreprise nord-coréenne a eu une séance de travail avec le Groupe du textile et de l'habillement du Vietnam (Vinatex) pour chercher des opportunités de coopération avec ses homologues au Vietnam. Ce secteur du Vietnam est en pleine croissance avec près de 2.500 entreprises en activité, remarque Mun Pil, directeur adjoint du Département Asie et Afrique du ministère du Commerce extérieur de la République populaire démocratique de Corée. Ce pays veut coopérer avec le Vietnam afin de développer la culture de mûrier ainsi que la construction de filatures, ce qui fournira des matières premières à ce secteur. La partie nord-coréenne fournira les technologies et l'équipement, tandis que la construction des ateliers et la formation de la main-d'oeuvre reviennent à la partie vietnamienne.
Tous ces éléments laissent présager une croissance de la valeur des exportations d'articles de textile et d'habillement en 2011, souligne Lê Van Dao.
Un gigantesque projet en gestation
Quatre grands acteurs mondiaux du textile et de l'habillement ont proposé à la partie vietnamienne un projet d'envergure dans ce secteur. Ce sont la Compagnie de filature Pacific, le groupe Crystal (Hongkong) et les deux groupes japonais GSI Creos et Torey qui veulent lancer le projet de complexe de filature, de teinturerie et de confection, d'une superficie de 40-80 ha, doté de toutes les infrastructures nécessaires, dont une usine de traitement des eaux usées et un système de production d'électricité... Selon les prévisions, dans sa première phase de développement 2011-2015, ce complexe disposerait d'une filature, d'un investissement de 120 millions de dollars, d'une capacité annuelle de 108 millions de mètre de tissus, générant 3.000 emplois et un chiffre d'affaires de 220 millions de dollars, et d'une usine de confection de 60 millions de dollars avec 8.000 emplois et un chiffre d'affaires de 370 millions de dollars. Et dans les cinq années à venir, un bilan de 590 millions de dollars de chiffre d'affaires, de 11.000 emplois pour un investissement total de 180 millions de dollars...
Ce sont les provinces septentrionales de Bac Giang, Hai Duong, Nam Dinh et la ville de Hai Phong qui sont pressenties pour accueillir ce projet gigantesque, en raison de leurs infrastructures de communications et de transport satisfaisantes et d'un fonds foncier suffisant.
Thê Linh/CVN