Le secteur technoscientifique, levier de la croissance

Plus la société se développe, plus le rôle des sciences et des technologies est important. Ces dernières années, les avancées techno- scientifiques ont boosté le développement socio-économique du pays dans tous les secteurs.

Selon une récente analyse de la Banque mondiale menée dans 38 pays et territoires, les progrès technologiques contribuent pour 50% à la croissance économique des pays développés et pour plus de 30% de celle des pays en développement.

En Corée du Sud, la percée technologique a dynamisé et accompagné le développement socio-économique. En 10 ans, le revenu per capita est passé de 1.040 à 3.360 dollars, ses investissements dans les sciences et technologies, de 378 millions à 5 milliards de dollars, soit 13 fois plus.

En Chine, les investissements dans ce secteur sont passés de 0,6% du PIB en 2001 à 1,43% en 2007. Le revenu par tête d'habitant a atteint 2.604 dollars, contre 1.047 en 2001.

D'après le Docteur Cù Chí Loi, de l'Institut national d'économie (relevant de l'Académie des sciences sociales), durant la période 1998-2002, les contributions du secteur technoscientifique ont représenté près de 23% du PIB national, et le revenu par habitant est passé de quelques centaines de dollars à 1.000 dollars. Bien que la population ne cesse de s'accroître (de 50 millions d'habitants en 1979 à 85 millions actuellement), entraînant une réduction des surfaces agricoles, l'agriculture contribue pour plus de 65% à la croissance économique nationale grâce à l'application de nombreuses avancées technoscientifiques.

Valeur des exportations multipliée par 22

Ces dernières années, les articles d'exportation comme riz, produits aquatiques, poivre, café, caoutchouc... ont beaucoup rapporté au Vietnam. Des milliers de nouvelles variétés agricoles et de nouveaux processus de production, élaborés en laboratoire, ont été largement appliqués par les cultivateurs.

Dans l'agriculture, les sciences et technologies jouent un rôle majeur, par exemple dans l'hybridation, la multiplication de nouvelles variétés végétales à haut rendement susceptibles de remplacer les variétés importées. De nombreuses technologies avancées sont appliquées pour restructurer l'économie agricole, augmenter la productivité, faire du Vietnam un des premiers pays exportateurs de riz, café, poivre, noix de cajou, caoutchouc... Plus de 170 variétés de riz ont été multipliées, dont de nombreuses à haut rendement qui sont utilisées dans 90% des rizières. Leur rendement moyen a atteint 4,95 tonnes/ha en 2007, soit 2,4 fois plus qu'en 1980. D'un pays qui souffrait constamment d'une pénurie de vivres, le Vietnam est désormais le 2e exportateur mondial de riz.

En matière d'aquaculture, les recherches nationales n'ont rien à envier à celles qui se pratiquent ailleurs dans le monde. D'où une valeur des exportations de 4,4 milliards de dollars en 2008, soit 22 fois plus qu'en 1990. Le pays est notamment un grand exportateur de poissons-chats pangasius, élevés massivement dans le delta du Mékong. Les produits aquatiques nationaux répondent aux exigeantes normes de qualité des marchés japonais, européen et américain.

En ce qui concerne le secteur de la santé, les progrès technoscientifiques ont permis de porter la médecine du Vietnam à la hauteur de celle de nombre de pays développés. À ce jour, le Vietnam a pu produire 9 des 10 vaccins figurant dans le programme national de vaccination élargie. Les praticiens sont de plus en plus nombreux, et les nouvelles épidémies apparues ces dernières années comme SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) ou grippe A/H5N1 ont pu être éradiquées, avec une efficacité reconnue par la communauté internationale. Les traitements high-tech (cellules souches, culture de peau pour guérir les brûlures...) sont appliqués dans différentes disciplines médicales.

Dans le secteur industriel, les avancées scientifiques ont aussi fait sentir leurs effets ces derniers temps. Le pays a pu fabriquer des équipements de mécanique de précision et bien maîtriser les technologies de construction navale. Certains programmes techno-scientifiques lui ont permis de concevoir des transformateurs de 220 kV-250 MVA, d'un coût de revient inférieur au coût d'importation (environ 2 millions de dollars, contre 2,4 millions à l'étranger).

Les sciences et technologies ont contribué et continuent à contribuer effectivement au développement socio-économique, servant de base solide à l'industrialisation et à la modernisation du pays.

Hoàng Minh/CVN

(20/12/2009)

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