Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères… On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres… Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate… Et ce jour-là, on est délivré.
Atiq Rahimi s'est inspiré de cette mythologie, il met en scène une jeune femme qui est déchirée par l'état comateux de son époux, blessé d'une balle dans la nuque par l'un des hommes de sa milice. Cet homme est un combattant de toutes les luttes qu'a traversé son pays. Homme d'armes et de guerre, il fut un mari absent, violent, marié en son absence à cette jeune femme dont il a eu 2 filles. La femme entame un long monologue avec son mari. Elle lui dévoile tous ses secrets d'enfance, de jeune fiancée mariée par son père, et d'épouse qui malgré la peur et la violence de son époux a appris à l'aimer. Les confessions se succèdent, et la femme se délivre au milieu de la guerre qui l'entoure et la touche au plus intime, espérant par la même faire sortir l'homme de son coma que rien ne semble perturber. Après une ultime révélation ou peut-être dans un songe, la syngué sabour , comme le prétendait la tradition, éclate.
Syngué Sabour : Pierre de Patience , a été publié par la Maison d'édition de l'Association des écrivains vietnamiens et la compagnie Nha Nam. Il a été traduit en 29 langues étrangères, la version vietnamienne ayant été réalisée par Nguyên Ngoc.
Nguyên Thanh Nga/CVN