Le rail vietnamien doit passer à la vitesse supérieure

Autrefois, au Vietnam, les trains constituaient le moyen de transport prédominant. Cependant, ce secteur a actuellement du retard par rapport à la forte croissance d’autres modes de transport.

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Des passagers à la gare de Saigon
Photo: VNA/CVN

Le chemin de fer prend une importance majeure sur le plan socio-économique en réduisant considéra-blement le temps de transport de marchandises. Comparé aux transports maritime, fluvial, routier ou aérien, le rail est apprécié pour sa commodité, sa sécurité et son prix. Depuis son apparition en 1964 au Japon, la grande vitesse ferroviaire a changé l’habitude de circulation des habitants et contribué notablement au développement économique des pays concernés.

En Europe, le secteur ferroviaire français a une histoire séculaire qui puise ses racines au XIXe siècle. La première ligne en France fut mise en service en 1827. Longue de 21 km, elle servit à transporter le charbon des mines de Saint-Étienne vers la Loire. Mais il fallut attendre 1837 pour inaugurer la première ligne de voyageurs. En 1974, le projet de train à grande vitesse (TGV) fut officiellement lancé. Après une période d’essais, le service TGV s’ouvrit au public entre Paris et Lyon le 27 septembre 1981. Depuis, il est devenu un moyen de transport très utilisé.

En Asie, c’est au Japon que les premiers trains à grande vitesse apparurent. Mis au point par la compagnie japonaise Japanese National Railways (actuellement JapanRailways, JR), ils entrèrent en service en 1964 avec l’inauguration de la première ligne à grande vitesse reliant Tokyo et Osaka. Au pays du Soleil-Levant, on utilise le mot "Shinkansen" qui signifie "nouvelle grande ligne". De nos jours, le réseau à grande vitesse relie les plus grandes villes des îles de Honshu et Kyushu.

La Chine, quant à elle, commença ses recherches sur le train à grande vitesse en 1990. Huit ans après, la ligne Guangzhou-Shenzhen utilisant le train pendulaire suédois SJ2000 fut ouverte, permettant d’atteindre les 200 km/h. En 2013, le réseau ferroviaire chinois était l’un des plus grands du monde. Désormais, avec 98.000 km, il se classe au deuxième rang mondial, après les États-Unis.

Un vestige de la colonisation française

Au cours de ses plus de 130 ans d’histoire, le secteur ferroviaire du Vietnam a traversé bien des vicissitudes, marquées par des avancées mais aussi des ralentissements. Selon la Compagnie générale des chemins de fer du Vietnam (VNR), le pays compte 2.600 km de voies ferrées. Le transport ferroviaire national est toujours basé sur un système datant de la colonisation française, avec des rails dont l’écartement, étroit, n’est que de 1.000 mm.

À noter que le Vietnam ne dispose pas encore de voies ferrées vers ses ports maritimes internationaux au service du fret. Et le rail ne parvient pas à concurrencer d’autres modes de transport comme les vols low-cost ou les cars.

Le "Shinkansen" japonais
Photo: CTV/CVN

Bien que les trains soient considérés comme sécuritaires et capables de transporter un grand volume de marchandises, les wagons vétustes, les infrastructures vieillissantes voire dépassées, la lenteur aussi... rendent le réseau ferroviaire national peu attractif. Pour le réhabiliter et lui redonner son attrait d’antan, il faudrait aujourd’hui entreprendre sa restructuration complète, à la fois pour le transport de passagers et de marchandises. Un chantier immense!

Pour une redynamisation du secteur

Le transport de passagers requiert des exigences: des mesures sécuritaires pour éviter les accidents, le respect des horaires, le confort des wagons, etc. L’état du réseau actuel et du matériel roulant est loin de répondre aux attentes des passagers. Afin de donner un nouvel élan au secteur ferroviaire, des investissements massifs sont nécessaires. À côté du budget étatique, il faudra aussi mobiliser les entreprises privées au service de la construction et de la restauration des voies, des gares, des entrepôts…

Récemment, le ministère des Communications et des Transports a proposé trois scénarios à soumettre au gouvernement. Le premier plan se penche sur la restauration et l’optimisation du réseau actuel, avec 50 trains par jour. Le deuxième vise à élargir les voies de 1.000 mm à 1.435 mm et à faire fonctionner 170 trains par jour. Le troisième est d’améliorer les voies et d’édifier de nouvelles lignes de 350 km/h pour le trafic de voyageurs.

Quelle que soit l’option choisie, la réforme du système ferroviaire nécessitera un consensus, la détermination et les efforts des organes et ministères concernés. La redynamisation de ce secteur stratégique en déclin permettra de soutenir la croissance du pays.

Thu Hà Ngô/CVN

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