Un magasin de produits sûrs dans la rue Hai Bà Trung, à Hanoï. |
Photo: TT/CVN |
Selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR), les consommateurs actuels sont de plus en plus exigeants en termes de salubrité des aliments. Ils veulent en savoir plus sur la façon dont ils sont produits, transformés et distribués. Une préoccupation dont les producteurs (agriculteurs), entreprises de transformation et distributeurs doivent tenir compte.
Pour s’assurer que les produits sont sûrs et conformes aux règles sur la sécurité, la transparence des chaînes d’approvisionnement alimentaire est une nécessité et doit être considérée comme un moyen d’anticiper, d’éviter et d’atténuer les risques tels qu’installations de fournisseurs non certifiées, déclarations frauduleuses de produits (produits biologiques, non-OGM, allergènes, etc.), sécurité alimentaire non assurée, non-conformité réglementaire...
Actuellement, le pays compteplus de 1.250 chaînes d’appro-visionnement de produits agricoles (comprenant légumes, fruits, thé, porc, œufs, riz et fruits de mer), avec plus de 1.450 produits et quelque 3.080 points de vente sous contrôle. Le pays s’est fixé pour objectif qu’au moins 50% des produits agricoles clés de chaque localité soient intégrés dans des chaînes d’approvisionnement d’ici 2020.
Resserrer les liens au sein des chaînes
L’Union des coopératives commerciales de Hô Chi Minh-Ville (Saigon Co.op) est un bel exemple de connexion entre producteurs et consommateurs. Selon Huynh Thanh Tuân, représentant de Saigon Co.op, "pour importer fruits et légumes, viande de volaille, de bétail..., nous donnons la priorité aux produits des coopératives répondant aux normes de bonnes pratiques agricoles vietnamiennes VietGAP ou mondiales GlobalGAP".
Saigon Co.op a signé des contrats d’achat de produits agricoles avec ces coopératives ainsi que d’aide à l’amélioration des techniques de production. De plus, elle organise régulièrement des groupes d’inspection des unités de production, et examine aussi la qualité des articles vendus dans ses supermarchés.
Un rayon de légumes salubres dans un supermarché à Hanoï. |
Photo: Thúy Hà/CVN |
D’après les experts, afin d’assurer des normes de qualité et de traçabilité répondant à la demande du marché intérieur ainsi que de l’exportation, il faut non seulement une coordination durable entre producteurs et distributeurs, mais aussi le soutien de l’État pour encourager le développement de modèles de production de grande envergure.
"Le MADR élabore un projet de développement d’un réseau de centres modernes d’approvisionnement de produits agricoles à l’horizon 2030, répondant aux normes nationales et internationales pour promouvoir l’écoulement des produits agricoles selon les chaînes de valeur et améliorer leur compétitivité à l’étranger", a informé Nguyên Minh Tiên, chef du Bureau de coordination du Programme national d’édification de la Nouvelle ruralité.
Ce projet a également pour but de resserrer les liens entre producteurs, marchés ruraux et consommateurs, de renforcer les chaînes d’approvisionnement en produits alimentaires sûrs, d’assurer leur traçabilité…
Pour la vice-présidente de l’Association des détaillants du Vietnam, Vu Thi Hâu, les chaînes d’approvisionnement en produits agricoles est une opportunité pour les producteurs et distributeurs de poursuivre leur collaboration dans la distribution. Elles encouragent aussi les fabricants à proposer des produits à l’origine claire.
Coopération étroite entre producteurs
D’après la cheffe adjointe de l’Office de gestion de la qualité des produits agricoles au MADR, Vu Thanh Hoa, "le programme de gestion des chaînes d’approvisionnement a été déployé ces dernières années et grâce à cela, la qualité des produits s’est améliorée. Le contrôle de la sécurité sanitaire des aliments contribue à la protection des intérêts des consommateurs".
Et d’ajouter: "Pour développer les chaînes d’approvisionnement de produits agricoles sûrs, les localités et organismes concernés doivent renforcer la diffusion des réglementations en matière de sécurité sanitaire des aliments et l’application de bonnes pratiques agricoles, et encourager les entreprises à resserrer leurs liens avec les agriculteurs". En outre, le gouvernement devrait proposer des politiques d’aide aux acteurs de ces chaînes dans l’obtention des certificats de marque et la promotion de leurs produits, a-t-elle poursuivi.
Partageant la même opinion, Lê Viêt Nga, directrice adjointe du Département du marché domestique (ministère de l’Industrie et du Commerce), a informé que pour renforcer la promotion des produits nationaux, ledit ministère avait coopéré avec les autorités de Hanoï et Hô Chi Minh-Ville dans la mise en œuvre d’un programme de connexion des produits agricoles. Ainsi, de nombreuses spécialités agricoles, forestières et aquatiques ont été écoulées dans tout le pays.
D’après elle, la sécurité sanitaire des aliments doit être assurée dès la phase de production, ce qui doit amener les entreprises à se lier avec les agriculteurs pour constituer des chaînes d’approvisionnement. Selon Nguyên Nhu Tiêp, directeur du Département de gestion des produits agro-sylvicoles et aquacoles du MADR, ce ministère s’efforce de restructurer le secteur agricole vers un développement durable et plus de valeur ajoutée, ce qui encouragera les agriculteurs à produire des aliments salubres.
Vu Doan Huy, directeur adjoint de la Société par actions Food Vietnam, a mis l’accent sur la coopération entre producteurs pour produire des denrées alimentaires de qualité, via la création d’associations et des contrôles croisés de la qualité.
Lê Van Giang, directeur adjoint du Département de la sécurité sanitaire des aliments du ministère de la Santé, a jugé nécessaire une coopération entre producteurs afin de créer des marques reconnues et de procéder à des vérifications croisées pour garantir la qualité.