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Le président kosovar Hashim Thaçi annonce sa démission lors d'une conférence de presse, le 5 novembre à Pristina. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'ancien chef politique de la rébellion indépendantiste kosovare (UCK), au cœur du pouvoir depuis plus de dix ans, et trois autres suspects "ont été transférés au centre de détention" du tribunal dans la ville néerlandaise, a indiqué cette instance dans un communiqué.
M. Thaçi, 52 ans, avait démissionné jeudi 5 novembre de la présidence pour, avait-il expliqué, "défendre l'intégrité de la fonction de président et du Kosovo", après la validation par un juge de sa mise en accusation pour des chefs découlant de cette guerre de la fin des années 1990.
Trois autres suspects ont aussi été transférés à La Haye, a indiqué le tribunal : l'ancien porte-parole de l'UCK Jakup Krasnigi, un des plus proches alliés politiques de M. Thaçi, Kadri Veseli, ex-patron du renseignement de la guérilla, ainsi qu'une des figures marquantes de l'UCK, Rexhep Selimi.
Les quatre hommes sont soupçonnés de près de 100 meurtres, de disparitions forcées, de persécutions et de tortures, des actes commis entre mars 1998 et septembre 1999.
Le tribunal annoncera ultérieurement à quelle date les inculpés comparaîtront pour la première fois.
Quelques heures après sa démission, M. Thaçi avait décollé de Pristina, la capitale kosovare, à bord d'un avion militaire à destination de La Haye, selon la presse locale.
M. Thaçi clame son innocence dans le conflit de 1998-99 et accuse la justice internationale de "réécrire l'Histoire".
La plupart des habitants du Kosovo, territoire qui a déclaré en 2008 son indépendance jamais reconnue par Belgrade, considèrent le conflit comme une "guerre juste" contre l'oppresseur serbe.
"Collaborer avec la justice"
"Ce ne sont pas des moments faciles pour moi et ma famille, et pour ceux qui m'ont soutenu et ont cru en moi durant ces trois dernières décennies de lutte pour la liberté, l'indépendance et la construction d'une nation", a déclaré Hashim Thaçi.
Vjosa Osmani, la présidente du Parlement, assumera les fonctions de cheffe de l'État par intérim.
La mise en accusation de Hashim Thaçi, qui était président depuis 2016 après avoir été Premier ministre, avait été rendue publique en juin par le tribunal spécial de La Haye (KSC). Mais elle devait, selon la procédure, encore être validée par un juge.
M. Thaçi a promis de "collaborer étroitement avec la justice". "Je crois en la vérité, en la réconciliation et en l'avenir de notre pays et de notre société", a-t-il dit.
Le KSC est une instance de droit kosovar composée de juges internationaux et chargée d'enquêter sur des crimes commis par les indépendantistes kosovars, principalement à l'encontre de Serbes, de Roms et d'opposants kosovars à la guérilla.
AFP/VNA/CVN