"L'épopée de l'élection présidentielle du 12 juin est le début de changements importants en Iran et dans le monde", a déclaré le président devant le parlement. "Nous résisterons face aux (pays) oppresseurs et nous allons continuer à agir pour changer les mécanismes discriminatoires dans le monde, au bénéfice de toutes les nations", a ajouté Mahmoud Ahmadinejad.
La plupart des diplomates étrangers, notamment européens, ont assisté à la cérémonie. Les ambassadeurs français, britannique et suédois, dont le pays préside l'Union européenne, étaient notamment présents, a déclaré une source diplomatique.
Dans son discours, M. Ahmadinejad, a estimé : "Ils (les pays occidentaux) ont dit qu'ils reconnaissent les élections (en Iran) mais qu'ils n'enverraient pas de message de félicitations. Cela signifie qu'ils veulent la démocratie seulement pour leurs propres intérêts et ne respectent pas les droits des peuples". "Sachez qu'en Iran, personne n'attend vos messages de félicitations", a-t-il lancé.
La séance du parlement a été présidée par son président Ali Larijani. "Certains gouvernements occidentaux se sont ridiculisés par leur comportement précipité et les Iraniens, unis et d'une seule voix, répondront le moment venu à leurs calomnies", a déclaré M. Larijani dans son discours. La cérémonie a commencé par la récitation de verset du Coran.
La Maison Blanche a reconnu également mardi que M. Ahmadinejad était le président "élu" en Iran, mais a indiqué qu'elle n'avait pas l'intention de le féliciter de son investiture.
Depuis le 12 juin et la réélection du président dès le premier tour avec près de 63% des voix, l'Iran est plongé dans sa plus grave crise politique depuis 1979, avec des manifestations monstres.
À l'extérieur du parlement, des policiers anti-émeutes et des miliciens islamistes ont dispersé manu militari plusieurs centaines d'opposants qui tentaient de se rassembler. De nombreux policiers étaient aussi déployés sur les avenues et de grandes places du centre de la capitale.
Le président ultraconservateur avait été confirmé dans ses fonctions lundi par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Au plan intérieur, M. Ahmadinejad a affirmé que le gouvernement lutterait contre l'inégalité des droits des Iraniens estimant que "les rentes et les privilèges qui sont à l'origine de la corruption et de la discrimination doivent être éliminés". Il dispose après l'investiture de 2 semaines pour présenter les membres de son nouveau gouvernement aux députés en vue d'obtenir un vote de confiance.
Alors que les leaders de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi réclament toujours l'annulation de l'élection pour fraude, le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hachemi Chahroudi, a appelé mardi à l'unité.
AFP/VNA/CVN