Le président afghan Hamid Karzai veut parler aux talibans

Dialoguer avec les talibans est le meilleur moyen de mettre fin aux violences en Afghanistan, a estimé le 28 juillet le président Hamid Karzaï, un appel une fois de plus rejeté par les rebelles.

Le dialogue politique avec les talibans est "l'approche la plus efficace pour apporter la paix et la stabilité à l'Afghanistan", déclare M. Karzaï dans un communiqué soulignant "la nécessité d'intensifier les efforts" en ce sens.

Le président afghan y "appelle la communauté internationale à soutenir la position du gouvernement afghan en faveur de pourparlers avec les talibans".

Il souligne que cette position se fonde "sur une compréhension profonde de la situation actuelle" du pays, au moment où les violences atteignent des niveaux record depuis la chute des talibans, chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis.

Hamid Karzaï invite depuis plusieurs années en vain les insurgés - talibans et autres groupes rebelles - à déposer les armes et accepter la Constitution afghane adoptée après 2001.

Le chef de la diplomatie britannique David Miliband, dont les troupes ont subi de lourdes pertes depuis le début du mois, a estimé lundi à Bruxelles que la "réconciliation" du gouvernement de Kaboul avec les talibans les moins radicaux devrait être la grande priorité des 6 prochains mois en Afghanistan.

M. Karzaï, qui dirige le pays depuis la chute des talibans et se représente à l'élection présidentielle du 20 août, salue les propos de M. Miliband, qui "confirment que la position de l'Afghanistan est légitime".

Un des principaux porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi, a de nouveau rejeté le 28 juillet ces appels à négocier, répétant qu'il ne pouvait y avoir aucune discussion avec le gouvernement de Kaboul avant le retrait des quelque 90.000 soldats étrangers déployés dans le pays pour le soutenir. "Le problème en Afghanistan ne peut pas être réglé par des déclarations comme celles de Miliband ou de Karzaï", a déclaré M. Ahmadi. "Ce problème pourra seulement être réglé si les étrangers retirent leurs troupes du pays et si Karzaï quitte le pouvoir et se repent. Alors nous serons prêts à discuter et ce problème sera résolu", a-t-il ajouté.

M. Miliband a appelé le futur gouvernement afghan à distinguer les insurgés radicaux des Afghans qui ont été impliqués dans les combats pour des raisons financières ou parce qu'ils y ont été forcés. Cette différenciation est également mise en avant par les Américains, engagés comme les Britanniques dans d'importantes opérations militaires contre les talibans dans le Sud.

"Nous n'arriverons pas à amener les talibans à se rendre simplement par la force et grâce à notre puissance écrasante", a ajouté M. Miliband.

Concernant la participation des Britanniques au conflit afghan Miliband a affirmé le 28 juillet que cela était une "question de sécurité nationale", alors qu'une majorité de ses compatriotes sont favorables à un retrait de leurs troupes.

"Cette mission (en Afghanistan) est dans l'intérêt de la sécurité nationale de la Grande-Bretagne", a affirmé M. Miliband sur la chaîne américaine PBS, à la veille d'une rencontre avec son homologue américaine Hillary Clinton à Washington.

Le ministre des Affaires étrangères s'exprimait alors qu'un sondage publié le 28 juillet par le quotidien britannique The Independent montre que plus de la moitié de ses compatriotes estiment que la guerre en Afghanistan ne peut être gagnée et que leurs troupes devraient être retirées sur-le-champ.

Assurant que la guerre en Afghanistan s'accompagnait d'une "stratégie politique", M. Miliband a refusé d'exclure l'envoi de troupes supplémentaires. "Cela dépendra de la situation sur le terrain et du fardeau partagé" par les 42 membres de la coalition internationale, a-t-il affirmé.

AFP/VNA/CVN

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