>>Le Premier ministre irakien indemne après une "tentative d'assassinat" au drone
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Capture d'écran d'une vidéo diffusée par les services du Premier irakien, montrant des membres des forces de sécurité près d'un véhicule endommagé après une attaque au drone contre la résidence du chef du gouvernement à Bagdad, le 7 novembre. |
Plusieurs pays, dont les États-Unis et l'Iran, les deux puissances agissantes en Irak, ont condamné l'attaque, la première du genre contre la résidence de M. Kazimi située dans la Zone verte, un périmètre ultra-protégé qui abrite également l'ambassade des États-Unis.
Le président américain Joe Biden s'est dit "soulagé" que le Premier ministre irakien "n'ait pas été blessé" et réclamé que les responsables de "l'attaque terroriste" soient jugés.
Selon les services de M. Kazimi, une "tentative d'assassinat ratée" a été perpétrée au moyen d'"un drone piégé" contre sa résidence alors qu'il s'y trouvait.
Au pouvoir depuis mai 2020, Moustafa al-Kazimi a aussitôt appelé sur Twitter au "calme et à la retenue de la part de tous pour le bien de l'Irak".
"Ma résidence a été la cible d'une agression lâche. Dieu soit loué, je vais bien", a-t-il déclaré dans une vidéo où on le voit assis à un bureau.
L'attaque, qui n'a pas été revendiqué dans l'immédiat, survient près d'un mois après les législatives du 10 octobre qui ont vu l'Alliance de la conquête, vitrine politique du Hachd al-Chaabi, une influente coalition d'ex-paramilitaires pro-Iran, perdre nombre de sièges selon les résultats préliminaires.
Cette formation dénonce une "fraude" électorale et des partisans du Hachd accusent M. Kazimi d'en être "complice".
"Trois drones"
Selon des sources sécuritaires, "trois drones" ont été lancés depuis un secteur situé à un peu plus d'un kilomètre à vol d'oiseau de la résidence. "Deux drones ont été abattus" par la garde rapprochée de M. Kazimi et le troisième a pu faire exploser sa charge.
Photo diffusée le 7 novembre 2021 par les services du Premier ministre irakien montrant les dégâts provoqués à l'intérieur de sa résidence après une attaque par drone. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une autre source sécuritaire a indiqué à l'AFP que deux gardes du corps du Premier ministre avaient été blessés.
Des photos distribuées par les services de M. Kazimi montrent des gravats sur le sol et des escaliers extérieurs endommagés.
Le président irakien Barham Saleh a dénoncé une "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel".
L'influent leader chiite Moqtada Sadr, dont le courant est arrivé en tête des élections, a, lui, évoqué une attaque "contre l'Irak et le peuple irakien".
Qaïs al-Khazali, le chef d'Assaïb Ahl al-Haq, l'un des principaux groupes du Hachd al-Chaabi, a appelé à "traduire en justice" les auteurs de l'attaque s'il s'avère bien que cette attaque est "bien réelle et non un accident".
La communauté internationales a condamné l'attaque, y compris le grand voisin iranien qui a appelé à la "vigilance pour déjouer les complots visant la sécurité" en Irak, dans une allusion claire aux États-Unis, aux relations plus que tendues avec Téhéran.
Le patron de l'ONU Antonio Guterres a condamné "la tentative d'assassinat" et exhorté les Irakiens à pas céder à la violence. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé l'attaque lors d'une conversation téléphonique avec M. Kazimi.
La France, l'Union européenne et l'OTAN, ainsi que la Ligue arabe l'ont également condamnée.
AFP/VNA/CVN