Le 8e chef du PQ a recueilli 57,6% des votes des militants au premier tour du scrutin, devançant nettement les deux autres candidats, Alexandre Cloutier (29,2%) et Martine Ouellet (13,2%), a annoncé le parti vendredi 15 mai dans la soirée.«Nous voulons faire de Québec un pays, notre pays», a lancé M. Péladeau devant les cadres et des militants enthousiastes. M. Péladeau succède à Pauline Marois, l'ancienne première ministre du Québec battue sèchement aux élections législatives en avril 2014 par le Parti libéral du Québec de Philippe Couillard qui dirige depuis le gouvernement de la province. Mme Marois avait dès sa défaite remis son mandat de cheffe du PQ qui a donc mis plus d'un an à organiser sa succession.
Pierre-Karl Péladeau, nouveau chef du PQ, le 15 mai à Québec. |
Photo : Reuters/VNA/CVN |
Dans un discours résolument souverainiste, Pierre-Karl Péladeau a expliqué aux Canadiens anglophones que l'objectif des Québécois n'était pas d'arriver à l'indépendance contre eux mais de vivre en harmonie. « Notre projet n'est pas contre les Canadiens, il est pour les Québécois. Nous voulons avoir et jouir de notre propre pays », a-t-il ajouté en s'exprimant en anglais.
A 53 ans, Pierre-Karl Péladeau, souvent appelé PKP, détonne par son profil dans les rangs indépendantistes, un parti où les membres sont plus proches des idées socio-démocrates et souvent issus de la classe moyenne.
Milliardaire et ancien chef d'entreprise, il s'est souvent affronté aux syndicats en raison de ses méthodes musclées au sein de son empire de presse. En se lançant en politique, PKP a quitté toutes ses fonctions exécutives dans le groupe Québecor tout en restant le principal actionnaire.Entrée tonitruante en politiqueC'est le poing levé qu'il haranguait une poignée de militants en mars 2014 en rejoignant le Parti Québécois, en leur lançant son ambition, «Faire du Québec un pays ! ». Cette entrée tonitruante en politique, aux côtés de Pauline Marois, a été généralement interprétée comme le tournant d'une campagne où les libéraux ont joué des divisions au sein du PQ sur l'opportunité d'un troisième referendum pour l'indépendance, après les deux échecs de 1980 et 1995.
Alexandre Cloutier, 37 ans, avocat de formation, avait reçu le soutien de quelques cadres parmi les plus jeunes du parti. Il a été élu député pour la première fois et 2007 et avait fait partie du gouvernement de Mme Marois en 2012.
Egalement ministre du gouvernement indépendantiste, Martine Ouellet, 45 ans et ingénieure de formation, a réalisé un score modeste d'autant qu'avec le retrait de trois autres candidats, elle espérait pousser PKP à un second tour.