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Une session du Parlement argentin présidée par Cristina Fernandez de Kirchner (Centre) à Buenos Aires le 20 décembre. |
Le Sénat a voté à l'unanimité ce texte déjà approuvé par la Chambre des députés. Il autorise l'exécutif à procéder à de telles restructurations lors des "échéances des intérêts et d'amortissements du capital des titres publics émis sous une législation étrangère".
Le Parlement "a envoyé un signal clair de la volonté de payer" de l'Argentine, a commenté le sénateur de la majorité de centre-gauche Daniel Lovera.
Le sénateur Martin Lousteau (centre-droit) a toutefois regretté que la loi ne concerne que la dette de droit étranger : "L'Argentine doit donner des assurances aux étrangers mais davantage encore à ceux qui agissent, vivent, consomment, épargnent et investissent" dans le pays.
L'allègement de la charge de la dette publique est une priorité du président de centre-gauche Alberto Fernandez, qui espère arracher un accord avec les créanciers privés et le Fonds monétaire international (FMI) avant le 31 mars, date à partir de laquelle le montant des échéances augmentera.
En 2020, elles équivalent à 34,3 milliards d'USD, dont 30 dépendent de la législation locale et 4,3 de législations étrangères, ce qui implique d'éventuels arbitrages dans d'autres juridictions.
L'Argentine a une dette totale de quelque 311 milliards de dollars, soit 91,6% du PIB, selon les derniers chiffres du ministère de l'Économie argentin, au 30 septembre 2019. Une projection du FMI faisait récemment état d'une dette totale de 335 milliards de dollars.
Sur ce total de 311 milliards, l'objectif est de refinancer la dette auprès de détenteurs d'obligations privés pour un montant de 121,9 milliards (35,9% du PIB) ainsi qu'avec les organismes bilatéraux et multilatéraux, pour 72,6 milliards (21,4%).
La troisième économie d'Amérique latine, en récession depuis 2018, a également un taux d'inflation parmi les plus élevés du monde (53,8% en 2019), tandis que le taux de pauvreté tourne autour de 40%.
Alberto Fernandez, qui a entamé la semaine dernière une tournée en Europe, a reçu mercredi 5 février à Paris le soutien du président français Emmanuel Macron qui lui a promis de se "tenir aux côtés" de l'Argentine dans ses négociations avec le FMI.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a de son côté qualifié de "réunion productive" sa rencontre mardi 4 février avec le ministre de l'économie argentin Martin Guzman. Une mission du FMI doit se rendre à Buenos Aires du 12 au 14 février.
AFP/VNA/CVN