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Des employés transportent du matériel électoral lors des préparatifs pour l'élection présidentielle, le 21 avril 2018 à Asuncion, au Paraguay. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les 4,2 millions d'électeurs sont appelés à se rendre dans les bureaux de vote qui ouvriront à 07h00 (11h00 GMT) et fermeront à 16h00 (20h00 GMT). Les premières tendances sont attendues une heure plus tard, le vainqueur devant être connu dès la soirée pour ce scrutin à un tour.
Ces dernières semaines, Mario Abdo Benitez, 46 ans, a été crédité de jusqu'à 20 points d'avance sur son adversaire Efrain Alegre, 55 ans, candidat de la coalition de centre gauche Ganar, pour succéder au président sortant Horacio Cartes. Une enquête d'opinion de dernière minute a toutefois semé le doute, la société de sondages Ati Sneard et Asociados prédisant que les candidats pourraient finalement se retrouver au coude-à-coude et estimant qu'Abdo Benitez ne pourra gagner que si la participation est sous les 70%.
"Si Abdo Benitez perd, ce sera un vote de sanction pour Cartes, qui a eu un gouvernement d'exclusion. Il y a une réaction de lassitude", a expliqué l'institut Sneard. Horacio Cartes, patron millionnaire de l'industrie du tabac, a gardé le cap pendant son mandat sur la croissance économique, d'environ 4% par an grâce aux exportations de soja, de viande et d'électricité. Mais il n'a progressé ni sur le front de la pauvreté, toujours à un niveau alarmant de 26,4% selon les statistiques, ni sur celui de la corruption, dans ce pays classé 135e sur 180 par l'ONG Transparency International.
Mario Abdo Benitez, lors d'un meeting de campagne, le 19 avril 2018 à Itagua, au Paraguay. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Encore le parti Colorado ?
Diplômé en marketing dans une université des États-Unis, Mario Abdo Benitez répond au moins sur un point, la corruption, promettant de réformer le système judiciaire pour le rendre plus vertueux. Pour le reste, il prévoit de maintenir la même politique économique que son prédécesseur. Face à lui, l'avocat Efrain Alegre affiche des ambitions plus sociales, proposant la santé gratuite pour les plus démunis et un allègement drastique de la facture d'électricité pour stimuler investissements et emplois. Les deux adversaires se retrouvent sur un point: ils s'opposent à la légalisation de l'avortement et au mariage pour tous, dans ce pays très catholique.
"Moi je suis pour la vie, je suis contre l'avortement et sa dépénalisation, dans tous les cas. Personnellement, je crois que personne ne peut prendre la place de Dieu pour décider de la vie ou de la mort d'une personne", a-t-il répondu catégoriquement.
Efrain Alegre et sa femme, lors d'un meeting de campagne, le 19 avril 2018 à Asuncion, au Paraguay. |
Outre leur président, les électeurs sont appelés à renouveler leur Parlement et choisir les gouverneurs des 17 départements du pays. S'ils décident de confier les rênes du Paraguay à Mario Abdo Benitez, cela confirmera à quel point la population a tourné la page de cette période, à la faveur du changement de génération, 43% de l'électorat ayant entre 18 et 34 ans.
"La société paraguayenne change plus vite que ses élites politiques, et il y a une génération, de plus en plus influente, qui ne se se souvient pas vraiment du régime non-démocratique, c'est une première dans l'Histoire du Paraguay", souligne Oliver Stuenkel, professeur de relations internationales à la Fondation Getulio Vargas de Sao Paulo, dans un article publié par Americas Quaterly.
Une victoire d'Abdo Benitez serait aussi un trophée de plus au palmarès de son parti Colorado, à la tête du pays presque sans interruption depuis 1947.
AFP/VNA/CVN