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Des élèves manifestent contre les armes à feu le 20 avril devant la Maison-Blanche, à l'occasion du 19e anniversaire de la tuerie de Columbine. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 2.500 manifestations étaient prévues à travers le pays, 19 ans exactement après la fusillade du lycée Columbine à Littleton, dans le Colorado, où deux lycéens avaient tué 12 élèves et un professeur avant de se donner la mort.
Les manifestations ont coïncidé avec un nouvel incident: un lycéen de 17 ans du lycée Forest à Ocala, dans le Centre de la Floride, a été blessé vendredi 20 avril à la jambe par un ex-élève de 19 ans, selon la police locale. Le tireur a été interpellé et placé en détention.
À Washington, plusieurs centaines de lycéens se sont rassemblés près de la Maison Blanche, venus de la capitale fédérale et de sa région. À 10h00 (14h00 GMT), les étudiants ont respecté treize minutes de silence alors que les noms des victimes étaient égrainés au haut-parleur.
La tragédie de Columbine "est terrible", a affirmé Emma Corcoran, lycéenne de 15 ans venue de Bethesda, estimant que "les choses ont empiré ces dernières années" alors que "les gens ne protestaient pas".
"Cela doit changer (...) Chaque enfant espère un changement et même si nous ne pouvons pas voter, nous voulons aider".
À New York, quelques milliers de collégiens et lycéens venus d'une vingtaine d'écoles se sont retrouvés à Washington Square Park, aux cris de "Block the NRA" et autres slogans hostiles au puissant lobby des armes américain, opposé aux restrictions sur les armes à feu réclamés par les lycéens.
À l'appel des organisateurs lycéens, beaucoup ont commencé par s'allonger par terre, faisant les morts pour dénoncer les victimes des fusillades.
"Depuis que je suis petite, j'entends parler de ces histoires (de fusillades) mais ça avait toujours semblé assez distant. Cette année, pour la première fois, cela semble très proche et entendre d'autres élèves en parler publiquement a été vraiment une source d'inspiration", a expliqué Yana Gitelman.
"Faire entendre nos voix"
Capture d'écran de CNN et KOMO TV News montrant l'arrivée de la police et des ambulances au lycée de Marysville-Pilchuck, près de Seattle, le 24 octobre 2014. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Cet anniversaire est venu redynamiser le mouvement lycéen contre la prolifération des armes né de la tuerie d'un lycée de Parkland, en Floride, qui a fait 17 morts dont une majorité d'adolescents.
Lancé par plusieurs élèves rescapés de la tuerie, le mouvement réclame des restrictions sur les armes à feu aux élus et appelle à voter contre ceux qui les refusent.
"Nous devons sortir et faire entendre nos voix", a déclaré vendredi 20 avril David Hogg, un des élèves de Parkland devenu un leader du mouvement. "C'est ce que font les étudiants qui manifestent, ou ceux qui restent à l'école en rendant service. Tant que vous faites quelque chose et que vous votez, c'est ça qui compte".
Depuis, les étudiants ont organisé trois grandes mobilisations nationales. Plus de 1,5 million de personnes ont ainsi participé le 24 mars à des centaines de rassemblements, dénonçant notamment l'attitude de l'administration Trump.
Cette manifestation avait reçu le soutien appuyé de plusieurs célébrités, dont George et Amal Clooney. Vendredi 20 avril, une nouvelle initiative a été annoncée réunissant des acteurs comme Alec Baldwin, Ashley Judd, Alyssa Milano ou la fondatrice du mouvement #MeToo Tarana Burke, qui ont tous signé une lettre ouverte en forme de menace au président de la NRA.
"C'est fini le temps où vous pouviez signer des chèques avec notre sang", dit la lettre. "On va s'occuper de votre argent. On va s'occuper de vos marionnettes. ET nous allons gagner".
Les fusillades sont devenues un fléau national, et beaucoup de lycéens disent ne plus se sentir en sécurité à l'école.
Après Columbine, les plus graves ont été la fusillade de Virginia Tech à Blacksburg (32 morts en 2007), et celle de l'école primaire Sandy Hook à Newton (Connecticut) en 2012, où un jeune a tué 26 personnes dont 20 enfants, avant de se suicider.
AFP/VNA/CVN