>>Tempêtes meurtrières et records de chaleur pour Noël aux États-Unis
>>Le pape célèbre Noël à Saint-Pierre sur fond de tensions terroristes et de violences
Comme chaque Noël, François s'est adressé depuis le palais apostolique aux dizaines de milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre, et à des millions d'autres derrière leur poste de télévision.
Dans ce troisième message de Noël de son pontificat, le chef de l'Église a condamné "les atroces actions terroristes sous les cieux d'Egypte, à Beyrouth, Paris, Bamako et Tunis", et dénoncé le fait que le terrorisme jihadiste "n'épargne pas le patrimoine historique et culturel de peuples entiers".
Le pape François délivre son message de Noël depuis le balcon de la basilique Saint Pierre à Rome, le 25 décembre. |
Dans son propre message de Noël diffusé le 25 décembre en Grande-Bretagne, la reine Elizabeth II, évoquant des "moments de noirceur cette année", a de son côté cité l'Evangile selon Saint Jean : "La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas étouffée"".
François a apporté son plein appui aux résolutions de l'ONU qui s'efforcent d'aider au retour de la paix en Syrie et en Libye : "Que l'entente intervenue au sein des Nations unies parvienne le plus tôt possible à faire taire le vacarme des armes en Syrie. Il est aussi urgent que l'accord sur la Libye obtienne le soutien de tous" les protagonistes. Alors que de nouvelles violences endeuillent la Cisjordanie, François a demandé aux Palestiniens et Israéliens de reprendre "un dialogue direct", rappelant que leur conflit avait "de graves répercussions" au Moyen-Orient.
Chercher la "sobriété"
Le pape François a lancé un nouvel appel insistant pour l'ouverture des sociétés occidentales aux migrants et réfugiés du sud, demandant d'"abondantes bénédictions pour tous ceux, qui, simples particuliers et États, s'emploient avec générosité à les secourir et les accueillir (...), les aidant à s'intégrer". Il a aussi rappelé le sort des chrétiens "persécutés dans de nombreuses parties du monde à cause de leur" foi. Et il a mentionné les conflits et tensions en Irak, an Yemen, en RDCongo, au Burundi, au Sud-Soudan, ainsi que les efforts de paix en Ukraine et en Colombie.
À Paris, où des attentats revendiqués par l'EI ont fait 130 morts le mois dernier, la sécurité avait été renforcée à l'entrée des églises. Et les chrétiens ont célébré Noël sous haute surveillance à Niamey, près d'un an après les émeutes anti-chrétiens de janvier qui avaient fait dix morts et causé la destruction de la plupart des églises de la capitale du Niger, pays principalement musulman.
Autour du Vatican, les fidèles étaient aussi plus clairsemés, la peur d'hypothétiques attentats ayant entraîné de nombreuses annulations de voyages, en dépit du "Jubilé de la miséricorde" ouvert le 8 décembre. Soldats, gendarmes et policiers étaient déployés en grand nombre.
Dans son homélie de la messe de minuit dans la basilique Saint-Pierre, Jorge Bergoglio avait exhorté le soir du 24 décembre les 1,2 milliard de catholiques à chercher le "sens de la justice" et "la sobriété". "Dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice. Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d'abondance et de luxe, d'apparence et de narcissisme, Dieu nous appelle à un comportement sobre", a lancé le pape argentin.