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L'inventeur néerlandais Boyan Slat lors de sa présentation sur les progrès de "The Ocean Cleanup" à Utrecht le 11 mai. |
Avec "Ocean Cleanup" ("nettoyage des océans", en anglais), Boyan Slat entend se servir des courants marins pour collecter les cinq billions de déchets en plastique provenant de bouteilles ou de sacs qui flottent dans les océans.
Des années de recherches sur son invention l'ont notamment mené à effectuer la première observation aérienne de la plus grande plaque de déchets dans le Pacifique qui se situe entre Hawaï et la côte californienne.
À l'origine, Boyan Slat comptait déployer une barrière de 100km en forme de "V", l'arrimer au fond marin et l'équiper d'un filet s'enfonçant dans l'eau pour collecter les déchets.
Mais des ingénieurs avec lesquels il travaille comptent désormais remplacer cette unique barrière par "une flotte de plusieurs petits systèmes", plus rentable et plus efficace, comme il l'a expliqué lors d'une présentation à Utrecht, aux Pays-Bas.
Une trentaine de barrières mesurant d'un à deux kilomètres de long seront mises à l'eau. Elles ne seront pas attachées au fond marin mais à une ancre flottante de 12 mètres de long qui évoluera dans l'eau avec les déchets en plastique, au gré des courants. "Pour attraper le plastique, il faut agir comme le plastique", a lancé M. Slat lors de sa présentation.
Grâce à ces innovations il espère nettoyer 50% de la grande plaque de déchets du Pacifique d'ici cinq ans, contre 42% en dix ans comme prévu à l'origine. Plusieurs tests ont été réalisés en mer du Nord, près des côtes néerlandaises, sur un petit prototype de 100 mètres de long installé en juin dernier.
D'après "Ocean Cleanup", 8 millions de tonnes de plastique viennent polluer les océans chaque année. La majorité s'accumule dans des "soupes plastiques", un mélange de déchets de tailles diverses.
Entraînés dans les cinq principales gyres, des courants marins circulaires, les déchets s'agglutinent et forment d'énormes plaques avec le temps. Ces "continents" de plastique sont un fléau pour les espèces marines et, à terme, pour l'Homme. Dauphins et phoques s'y empêtrent, s'étranglent et se noient tandis que les tortues ingèrent les sacs car ils les prennent pour des méduses. Décomposées en petites particules néfastes pour la santé, ces matières entrent ensuite dans la chaîne alimentaire.
AFP/VNA/CVN