À côté du hat xoan, cette année, neuf autres patrimoines, sur 23 présentés, de neuf pays, sont entrés dans cette liste. Il s'agit de patrimoines de l'Indonésie, de l'Iran, de la Chine, du Brésil, du Mali, de Maurice, de Mongolie, des Émirats arabes unis (EAU).
Le dossier sur le hat xoan a été envoyé à l'UNESCO en mars 2010. En août 2011, des experts de l'UNESCO ont exprimé un avis favorable sur la valeur du hat xoan et reconnu les efforts des habitants de Phu Tho, et du Vietnam plus globalement, dans la préservation de cet art vocal. Par la suite, ils ont recommandé à l'UNESCO de reconnaître le hat xoan en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Le hat xoan est un art folklorique pratiqué depuis fort longtemps dans la province de Phu Tho (Nord). C'est là qu'il y a 4.000 ans, les rois Hùng ont fondé le premier État vietnamien, le "royaume du Van Lang".
Plus d'une légende content l'apparition de cet art vocal, toutes plus ou moins liées à la période de ces rois fondateurs. Le berceau du hat xoan est une contrée de collines englobant les vieux villages de An Thai, Thet, Phu Duc et Kim Dai. Avec le temps, ce chant a essaimé dans d'autres localités tout en restant cantonné à la province de Phu Tho. À l'origine, il s'agissait d'un chant propitiatoire destiné à s'attirer les bonnes grâces des forces occultes qui gouvernent notre destinée. Les villages de hat xoan de Phu Tho ont toujours eu beaucoup de vénération pour les rois Hùng, les princesses et les chefs militaires. Pour preuve, il reste encore bon nombre de temples anciens. Au fil des siècles, le répertoire du hat xoan s'est étoffé pour évoluer en un genre plus joyeux, interprété lors des fêtes.
Le hat xoan serait le plus ancien chant folklorique du Vietnam, selon les chercheurs. Il s'est perpétué à travers les siècles mais ne subsiste plus désormais qu'au sein de quelques communautés villageoises, toujours dans la province de Phu Tho. Des enquêtes sociologiques réalisées au début des années 1990 ont montré que bon nombre d'airs anciens sont d'ores et déjà perdus et qu'il ne reste plus que 70 personnes capables d'en interpréter certains, dont la moitié sont âgées de plus de 60 ans….
Dans la province de Phu Tho, qui abrite les vestiges des rois fondateurs, le hat xoan ou hat cua dình (chant à l'entrée de la maison communale) était interprété à l'arrivée du printemps, à l'occasion du Nouvel An ou lors des fêtes villageoises. On chantait pour honorer les rois fondateurs Hùng, les génies tutélaires des villages, la nature, la vie et le travail. Au-delà de leur chant se dégageait encore l'aspiration de bénéficier d'un temps favorable aux cultures et des moissons abondantes.
Dans le passé, Phu Tho comptait 18 villages de hat xoan. Mais depuis 1957, le hat xoan n'est pratiqué que sur scène, a précisé l'expert.
Selon Nguyên Huu Toàn, directeur adjoint du Département des patrimoines culturels, prochainement, le MCST va déployer des programmes, des stratégies et des plans concrets pour protéger et valoriser ce chant.
Diêu AN-Nghia Dàn/CVN