Le gouvernement français affaibli échappe à la censure, impose sa réforme du travail

Le pouvoir socialiste français a réussi le 12 mai à imposer sa réforme du droit du travail, échappant à une motion de censure de la droite, mais sort très affaibli d'une confrontation qui va se poursuivre dans la rue et avec les "frondeurs" de son camp.

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Manifestation contre la loi travail, le 12 mai à Bordeaux.

La motion n'a pas réuni une majorité suffisante (246 voix contre 288 nécessaires). Son rejet signifie l'adoption en première lecture du projet de loi réformant le code du Travail, qui doit désormais être examiné au Sénat.

La réforme vise, assure le gouvernement, à donner plus de souplesse aux entreprises pour lutter contre un chômage endémique (plus de 10%). Le projet de loi "doit être défendu, regardé comme un texte de progrès", a martelé le président François Hollande.

La droite, qui avait salué la première mouture du texte, juge qu'il est devenu "l'ombre de lui-même" au gré des modifications apportées par l'exécutif pour tenter de calmer la fronde de socialistes.

Dans la rue, les opposants à la réforme ne désarment pas. Au troisième mois de manifestations à répétition, quelque 55.000 personnes, selon la police, ont encore manifesté le 12 mai dans toute la France pour demander son retrait.

Les cortèges étaient plus clairsemés que les fois précédentes, avec environ 12.000 personnes à Paris, d'après la police, et des violences se sont à nouveau produites. Au total, 73 personnes ont été interpellées.

Dans la capitale, des jeunes encagoulés ont jeté des pavés sur les manifestants et s'en sont pris au service d'ordre des manifestations. Treize syndicalistes ont été blessés, ont dit leurs organisations.

Dans l'Ouest, un local du Parti socialiste a été saccagé au Havre et un bâtiment administratif investi à Caen. À Nantes, des manifestants ont bloqué des voies ferrées et la gare a été vandalisée. Des incidents similaires ont eu lieu à Lille, dans le Nord, où cinq personnes au moins ont été blessées.

Si les modifications apportées au texte par le gouvernement ont satisfait les syndicats réformateurs, elles n'ont pas apaisé les centrales contestataires, ni les mouvements de jeunes ou l'aile gauche du Parti socialiste. Pour eux, elle reste trop favorable aux entreprises et risque d'accroître la précarité.

Les syndicats contestataires ont annoncé de nouvelles mobilisations, les 17 et 19 mai. Les manifestations ont connu un pic le 31 mars avec 390.000 manifestants dans toute la France. Depuis, les cortèges se sont réduits et radicalisés, avec plusieurs incidents violents et des blessés.


AFP/VNA/CVN

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