Alors que le texte de loi, qui prévoit de reculer de 60 à 62 ans l'âge minimal de départ à la retraite, doit être adopté définitivement demain par le Parlement, les syndicats promettent de nouveaux bras de fer dans la rue cette semaine et le maintien de la pression dans le secteur stratégique de l'énergie.
La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a avancé le 25 octobre que le coût des grèves contre l'impopulaire réforme pouvait être évalué à "entre 200 et 400 millions d'euros par jour", sur la radio Europe 1.
Selon le journal Le Figaro, qui cite les services du ministère de l'Économie, la facture totale pour les huit journées nationales de grèves et manifestations organisées contre la réforme est évaluée "de 1,6 milliard à 3,2 milliards d'euros".
La ministre a lancé à nouveau "un appel à la responsabilité", souhaitant une reprise de l'activité "le plus vite possible dans des conditions normales".
La contestation de la réforme des retraites constitue la plus grande crise pour Nicolas Sarkozy depuis son élection en 2007. La situation était toujours très tendue lundi avec 12 raffineries à l'arrêt et la menace d'une aggravation de la pénurie de carburant.
Au plus fort de la mobilisation, mi-octobre, entre 1,2 et 3,5 millions de personnes sont descendues dans les rues du pays pour réclamer une refonte de la réforme, jugée "injuste" par l'opposition et une large partie de l'opinion mais "indispensable" par le gouvernement étant donné l'allongement de la durée de la vie.
Très impopulaire, Nicolas Sarkozy a prévenu qu'il ne cèderait pas sur cette réforme, dont il a fait le symbole de sa capacité à changer la France et sur laquelle il compte capitaliser avant de remanier son gouvernement dans la perspective de la présidentielle de 2012.
"À un moment donné, il faut cesser le blocage du pays", avait affirmé dimanche soir le ministre du Travail, Eric Woerth, estimant qu'il ne "sert à rien de faire grève aujourd'hui".
La réforme doit être adoptée définitivement cette semaine par le Parlement et sans doute promulguée à la mi-novembre. La promulgation permet la mise en application du texte.
Le 25 octobre matin a débuté au Sénat la réunion de la commission mixte paritaire (sept sénateurs et sept députés), qui doit harmoniser le texte avant son vote prévu demain.
Les syndicats ont promis d'aller "jusqu'au bout" de la contestation, avec une nouvelle journée nationale d'action demain, puis le 6 novembre, et des manifestations étudiantes dès aujourd'hui.
Après un week-end marqué par des difficultés d'approvisionnement en carburant lié aux départs en vacances de la Toussaint, la situation restait tendue le 25 octobre, avec une station-service sur trois en difficulté selon l'Union des importateurs pétroliers (UIP). La situation s'améliorait un peu dans les chemins de fer.
AFP/VNA/CVN