Le ginseng de Ngoc Linh, un trésor national

Dào Kim Long, pharmacien, a découvert en 1973 le ginseng de Ngoc Linh, l’une des quatre espèces de ginseng les plus rares au monde. Cette plante, aux vertus reconnues, vaut de l’or. Détails.

>>Un tapis de ginseng sur le mont Ngoc Linh sur les hauts plateaux du Centre

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Dans l’alcool, la forme du ginseng est miseen valeur.

Le ginseng de Ngoc Linh (Panax vietnamensis) pousse à plus de 1.500m d’altitude, sur les flancs de la chaîne de montagne éponyme (district de Trà My, province de Quang Nam, Centre) et dans le district de Dak Tô (province de Kon Tum, hauts plateaux du Centre). Découvert en 1973 par Dào Kim Long, pharmacien, il s’agit de la 20e espèce de ginseng trouvée dans le monde et de l’une des quatre plus rares. Ses effets anti-inflammatoires, antioxydants et anticancéreux sont reconnus.

Cueillie en abondance, le ginseng de Ngoc Linh sauvage est aujourd’hui classé dans le Livre Rouge des espèces menacées au niveau national. Et pour cause, un kilo de racines vaut entre 40 et 50 millions de dôngs. De quoi attiser les convoitises.

Giseng modelisé en 3D

Les amateurs de ginseng de Ngoc Linh se sont réunis en association. Tous estiment être chanceux de connaître cette plante. Son «ran» (ou Son le serpent), habitant le district de Hoc Môn (Hô Chi Minh-Ville), et le médecin traditionnel Phùng Tuân Giang, de Hanoi, réputé au travers de sa clinique Tho Xuân Duong, en font notamment partie.

«J’ai tenu dans mes mains du ginseng de Ngoc Linh pour la première fois en 2007. Je me suis particulièrement intéressé à la forme originale de cette plante. Il y a quatre ans, j’ai investi 15 millions de dôngs pour modéliser le ginseng de Ngoc Linh en 3D, raconte Nguyên Thanh Tuyên, membre de l’association. Le ginseng se divise en deux parties : la racine et les feuilles. Les feuilles peuvent être macérées ou séchées». Et d’ajouter : «Conservé dans l’alcool dans un récipient en verre, le ginseng est magnifique. Je ne me lasse pas de l’admirer. Chaque jour, je le contemple, sous différents angles, pendant des heures. À tel point que j’en oublie que je suis fatigué. Lorsque des personnes souffrantes sont guéries grâce à mon ginseng, je redouble de joie».

Le pharmacien Dào Kim Long (1er plan, à gauche) et des membres de l’association pratiquent le culte du Génie de la forêt avant d’entrer dans une zone où ils cultivent du ginseng de Ngoc Linh.

L’association possède à ce jour près de 5.000 racines de ginseng, de forme originale et de tailles diverses. L’une d’entre elles, qui pèse deux kilos, a la forme d’un dragon. Une autre est vieille d’environ 100 ans. «Une racine ne donne qu’une seule plante par an. Cinq feuilles et une fleur poussent sur cette dernière, détaille M. Tuyên. Quand la plante tombe, elle laisse une trace sur la racine. Pour connaître l’âge de la plante, il suffit de compter le nombre de marques qu’elle possède».

À la nouvelle de la découverte d’une belle et vieille racine, les membres de l’association ont décidé de l’acheter pour compléter leur collection. «Pour moi, le ginseng de Ngoc Linh est non seulement une plante médicinale précieuse, mais aussi une oeuvre d’art que la nature nous offre, affirme M. Tuyên. Nous considérons cette plante comme un trésor national. Nous espérons réussir à conserver cette variété rare pour les générations suivantes».

Produire 1.000 tonnes d’ici 2025

Aujourd’hui, le ginseng de Ngoc Linh est aussi cultivé par l’homme, là où il poussait à l’origine à l’état sauvage. Le cultiver demande de la patience. Il faut compter entre cinq et sept ans pour que la plante arrive à maturité. Pour protéger le ginseng des animaux sauvages, les ouvriers qui travaillent dans les champs posent des trappes et des pièges.

Des pièges sont installés pour empêcher les animaux sauvages de s'attaquer au ginseng.

Fin avril 2012, M. Tuyên a accompagné Dào Kim Long pour une marche dans ce «royaume» du ginseng. Nguyên Thanh Tuyên a poursuivi sa visite dans des jardins escarpés, où des ethnies minoritaires cultivent aussi le ginseng. Avant d’y entrer, les visiteurs brûlent de l’encens en hommage au Génie de la forêt.

Un projet de développement de la culture du ginseng de Ngoc Linh a été adopté par le gouvernement. Cette plante est désormais considérée comme une spécialité nationale. Les zones où le giseng est cultivé, situées dans 15 communes de trois districts - Nam Trà My (province de Quang Nam), DakGlei et Tumerông (province de Kon Tum) - seront agrandies.

L’objectif est qu’en 2025, le Vietnam produise entre 500 et 1.000 tonnes de giseng et devienne ainsi le 2e plus grand producteur de ginseng au monde, derrière la République de Corée.

Quê Anh/CVN

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