>>L'Égypte veut durcir sa législation pour lutter contre l'excision
La directrice du FMI, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse le 8 octobre 2016 à Washington DC. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les autorités du Caire vont recevoir dès maintenant un premier prêt de 2,7 milliards de dollars du Fonds monétaire international et devront mettre en œuvre une série de difficiles réformes pour percevoir les tranches restantes dans les trois prochaines années.
Selon le fonds, ces mesures permettront de "rétablir la compétitivité", "doper la croissance et créer des emplois tout en protégeant les plus vulnérables", assure un bref communiqué de l'institution.
Mais la population doit encore être convaincue. Pour obtenir le feu vert du FMI, le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi a déjà entrepris plusieurs réformes qui ont alimenté un mécontentement croissant dans le pays.
Sous la pression du FMI, le gouvernement a commencé à réduire drastiquement ses subventions publiques qui grèvent son budget mais permettaient de maintenir artificiellement de faibles prix à la pompe. Résultat : le litre d'essence a flambé de près de 50%.
Les autorités, qui devront geler les embauches de fonctionnaires, n'ont guère le choix : plus de cinq ans après la révolte de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak, l'économie souffre de l'instabilité politique et des violences qui ont chassé touristes et investisseurs étrangers.
Réformes "difficiles mais inévitables"
Le président Sissi, arrivé au pouvoir après la destitution par l'armée de l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, a dû monter au créneau pour défendre des réformes "difficiles mais inévitables".
Le FMI assure lui que le programme économique négocié avec Le Caire prévoit des mécanismes d'aide destinés aux plus défavorisés, dans un pays où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.
"Même si le FMI a changé et ne demande pas les mêmes mesures d'austérité que dans le passé, la réalité sur le terrain est que ce programme de réformes va être extrêmement compliqué à mettre en oeuvre", assure à l'AFP Bessma Momani, experte du monde arabe au Centre for International Governance Innovation.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a elle-même reconnu vendredi 11 novembre que "les risques qui pèsent sur l'application du programme sont importants mais sont atténués par la solidité du paquet de mesures (....) et le large soutien politique en faveur des objectifs du programme" ainsi que "d'ambitieuses reformes".
Fin 2012, le FMI avait déjà été appelé à la rescousse par Le Caire mais les discussions sur un plan d'aide de 4,8 milliards de dollars avaient été abandonnées face à l'instabilité politique dans le pays.
Avec cette nouvelle ligne de crédit, le FMI consolide sa présence dans la région où il apporte déjà son assistance financière à la Tunisie et à l'Irak.
AFP/VNA/CVN