>>Brésil : nouvelle démission d'un ministre liée au scandale Petrobras
Ivan Monteiro, directeur financier du groupe pétrolier brésilien Petrobras, s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de la société à Rio de Janeiro, le 10 novembre. |
"Cela a eu un impact très important sur le résultat final de l'entreprise ce trimestre", a indiqué Ivan Monteiro, directeur financier du groupe, lors de la présentation des résultats, ajoutant que Petrobras ne prévoit pas d'événements d'une telle ampleur sur les prochains trimestres.
Le groupe, au centre d'un vaste scandale de corruption touchant l'élite politique brésilienne, était pourtant repassé dans le vert au deuxième trimestre : il avait publié un léger bénéfice de 370 millions de reais (106 millions de dollars) après trois trimestres de pertes grâce à une augmentation de sa production et une reprise des prix du pétrole.
Mais il a dû cette fois passer une dépréciation comptable sous l'effet notamment de l'appréciation du réal, de ses prévisions de cours du Brent d'ici 2021 et d'une révision de son portefeuille d'investissements.
Cette dépréciation tient compte du nouveau plan d'investissements dévoilé en septembre qui prévoit une forte réduction de ses dépenses et de son endettement pour assainir ses comptes. Ce plan inclut ainsi une chute de 25% de ses investissements sur la période 2017-2021.
Sur le trimestre, sa production de pétrole et de gaz naturel a atteint 2,9 millions de barils par jour, soit une hausse de 2% par rapport au trimestre précédent.
Les exportations de pétrole et de produits dérivés ont progressé de 9% par rapport au deuxième trimestre, à 562.000 barils par jour.
Pendant au moins dix ans, Petrobras a été lié à un gigantesque réseau de pots-de-vin qui ont en partie été reversés à des responsables de la coalition de gauche au pouvoir, dirigée par le Parti des Travailleurs (PT), en échange de postes dans l'entreprise.
On estime que les fraudes ont coûté au groupe étatique environ deux milliards de dollars en une décennie.
Le géant pétrolier avait ainsi dévoilé en 2015 des pertes record de 9,6 milliards de dollars.
Le scandale qui a éclaté en 2014 et ses incessants rebondissements, en pleine récession économique, ont envenimé une crise politique qui a considérablement affaibli la présidente Dilma Rousseff.
Celle-ci a finalement été destituée fin août sous une autre accusation, celle d'avoir maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur du déficit, et a été remplacée par son ancien vice-président de centre droit, Michel Temer.