Le dialogue avec Téhéran dans une impasse sur son programme nucléaire

L'Iran a rejeté l'échéance de la fin d'année pour son programme nucléaire fixée par les États-Unis qui tentent de convaincre les autres grandes puissances d'adopter de nouvelles sanctions.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a d'abord balayé dans un discours le délai fixé par ses homologues américain Barack Obama et français Nicolas Sarkozy pour qu'il accepte la proposition de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de faire enrichir son uranium à l'étranger.

"Ils ont dit que l'Iran avait jusqu'à la fin de l'année chrétienne (pour répondre) (...). C'est nous qui leur avons donné une chance", a-t-il lancé. "Certains démons leur ont rapporté que le gouvernement iranien est affaibli et qu'il est temps de faire pression sur lui", a-t-il ajouté. "Nous n'aimons pas les conflits", a poursuivi le président iranien, tout en affirmant que le gouvernement de son pays est "aujourd'hui 10 fois plus fort qu'il ne l'était l'an dernier".

La première réaction américaine, par le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a été de réaffirmer que la fin décembre était "une vraie date-butoir" avant de nouvelles sanctions de la communauté internationale, représentée dans la discussion avec l'Iran par le groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

La fin de l'année est le moment de "l'évaluation" des progrès de la discussion nucléaire avec l'Iran pour les 6 puissances impliquées, a ensuite tempéré le département d'État, minimisant l'idée d'une "date-butoir".

Ce léger couac de la communication américaine pourrait témoigner de ce que Washington peine toujours à convaincre la Russie et la Chine de l'opportunité de rechercher de nouvelles sanctions contre l'Iran à l'ONU, malgré le refus manifeste de Téhéran de coopérer.

Quels que soient les "efforts ininterrompus" de l'administration Obama, "ces choses prennent du temps", a admis mardi un haut responsable de la diplomatie américaine.

"Nous voulons être sûrs", a poursuivi cette source anonyme, "que ceux qui jouent un rôle au Conseil de sécurité seront d'accord avec ce que nous voulons faire quand nous appuierons sur la gâchette".

Le sujet a été une nouvelle fois abordé mardi lors d'une réunion téléphonique des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des Six.

"Nous consultons largement", a expliqué Philip Crowley, "pour que, si l'Iran continuait d'avoir la même attitude en 2010, il y ait des implications, des conséquences de leur refus de profiter de la chance" qu'offrent les grandes puissances à travers l'offre d'enrichissement à l'étranger du nucléaire iranien.

Selon le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, les directeurs politiques des Six projettent maintenant de se réunir début janvier à New York, pour préparer une résolution aux Nations unies, en février, qui pourrait prévoir de nouvelles sanctions.

AFP/VNA/CVN

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