>>Presse : un musée pour la postérité
Parmi les plus de 18.000 membres de l’AJV, 30% sont des femmes. Pour couvrir les événements, elles sont présentes dans tous les coins du pays : de la ville à la campagne, du delta aux régions montagneuses reculées. Et on les retrouve dans tous les genres journalistiques : presse écrite, en ligne, radio-télévision…
«Au caractère bien trempé, surmontant les obstacles dit du +sexe faible+, les femmes journalistes ont réussi à retracer les questions d’actualité les plus brûlantes de la société. Reportage, enquête, analyse ou éditorial, elles laissent une trace profonde», ont estimé les participants à un colloque sur les femmes journalistes et le journalisme, organisé récemment à Hanoi.
Parmi les plus de 18.000 membres de l’AJV, 30% sont des femmes. |
Le pays compte actuellement 47 clubs des femmes journalistes aux quatre coins du pays. Au niveau central, le Club des femmes journalistes du Vietnam recense plusieurs centaines de membres, toutes de grandes figures de la profession. Son rôle est de valoriser l’image et la place des femmes dans les médias grâce à des échanges, des conférences, des études, des publications. Chaque année, le Club organise des rencontres avec des unités militaires, des employés d’usines, d’entreprises…, afin que ses adhérentes enrichissent leurs expériences. Nombre d’entre elles se sont rendues dans les régions frontalières et insulaires. «À travers ces missions, elles ont écrit de bons articles relatant de manière vivante la vie des soldats qui gardent et défendent la souveraineté territoriale sacrée du pays», a informé une responsable du Club des femmes journalistes du Vietnam.
Une profession exigeante
Prenant, fatigant, plein de pression… Tant de qualificatifs pour décrire le travail du journaliste. D’autant plus pour les femmes qui doivent en plus s’occuper de la famille.
«Une de mes collègues en mission à Lào Cai a dû prendre un car à minuit pour rentrer à Hanoi après avoir reçu un appel l’informant que son enfant avait une fièvre de cheval. Une autre a soudainement délaissé le dîner qu’elle était en train de préparer pour faire un reportage sur un grand incendie. Quant à moi, chaque année au réveillon du Têt traditionnel, je ne peux rentrer chez mois que quelques instants», a confié la journaliste Thúy Hoa, rédactrice en chef adjointe du journal VOV online.
Le nombre de diplômées des écoles supérieures de journalisme qui exercent encore ce métier décroît d’année en année. «Le journalisme est une profession indépendante, solitaire, qui nécessite talent et sacrifices», a estimé la prof.-Docteur Nguyên Thi Minh Thái, enseignante à la faculté de la presse de l’École supérieure des sciences sociales et humaines de Hanoi.
VNews, la chaîne de télévision de l’Agence Vietnamienne d’Information (AVI). |
Photo : Hà Minh/CVN |
Efforts
«Les journalistes des deux sexes doivent subir une certaine pression de travail, mais les femmes ont moins de capacité de résister que les hommes. Cela signifie que les femmes doivent redoubler davantage d’efforts», a estimé une femme journaliste de la Télévision de Bac Giang (Nord).
Avec autant de difficultés, pourquoi les femmes sont-elles si attachées à ce métier ? D’après Lan Nhi, du journal Nguoi Làm Báo (Le Journaliste), le plus attrayant, c’est probablement que ce métier offre l’opportunité d’acquérir des connaissances étendues dans divers domaines. De plus, «les journalistes peuvent découvrir différentes régions, rencontrer des célébrités, des personnalités..., ce qui constitue autant d’expériences intéressantes», a-t-elle expliqué.
Et pourquoi y a-t-il toujours autant de grandes figures féminines dans cet espace super-masculin que sont les médias ? «Il semble que l’émotion, la douceur, la souplesse et la subtilité des femmes constituent le catalyseur de leur succès. Avant tout, elles savent déployer des efforts, surmonter les difficultés pour affirmer leur place et leur image», ont analysé les conférenciers lors de ce séminaire.
Reste que les préjugés perdurent et que la hiérarchie est largement monopolisée par les hommes. Le chemin de l’égalité est encore long...
Hông Nga/CVN