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Même si la situation sur le plan nutritionnel - et plus généralement de la santé - s’est sensiblement améliorée, le pays reste confronté à plusieurs défis en la matière. La vigilance est de mise.
Selon les résultats de l’enquête générale sur la nutrition menée entre 2009 et 2010, un tiers des enfants vietnamiens de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, ce qui se traduit par un déficit physique (taille et poids). À l’inverse, 5,6% des enfants de moins de cinq ans sont obèses, et la tendance est à la hausse.
Les repas à l’école, un maillon important dans la maîtrise de l’obésité et de la sous-nutrition. |
D’après le ministère de la Santé, la proportion des enfants obèses est aujourd’hui presque équivalente à celle des enfants présentant des retards de développement physique. Autre signe alarmant d’une nouvelle forme de malnutrition au Vietnam : celle de manger trop riche - trop sucré, trop salé et/ou trop gras - avec des effets plus ou moins dommageables sur l’organisme.
Ce rapport montre également que 28 provinces sont particulièrement affectées par ce phénomène - dans un sens comme dans l’autre - et 12 de ces 28 localités affichent un taux supérieur à 35%. Le Vietnam fait d’ailleurs partie des 36 pays dont le taux d’enfants présentant des retards sur le plan physique demeure élevé. La sous-nutrition affecte les populations de manière très hétérogène géographiquement parlant. Elle est particulièrement élevée dans les régions reculées, la haute région ou les zones régulièrement victimes de catastrophes naturelles, alors que les régions deltaïques sont relativement épargnées.
D’un autre côté, la moyenne nationale du taux d’obésité chez les moins de cinq ans est de 5,6%. Elle atteint 5,7% en ville (Hô Chi Minh-Ville et Hanoi sont largement en tête avec respectivement 12% et 15%) et 4,2% à la campagne. Et l’évolution des chiffres est pour le moins préoccupante.
Six objectifs pour prévenir la malnutrition
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les enfants sous-alimentés présentent des retards de taille et de poids, ce qui peut également affecter le développement cérébral. Pour ceux souffrant de surpoids ou d’obésité, les risques de les voir développer des maladies chroniques (diabète, cholestérol, etc.) augmentent de manière drastique.
Vérification du poids et de la taille pour contrôler la situation nutritionnelle des enfants. |
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
Mais le gouvernement ne reste pas les bras croisés. En effet, pour la période 2011-2020, en parallèle aux activités annuelles déployées un peu partout dans le pays, le secteur de la santé a décidé d’intervenir de façon ciblée pour remédier à la malnutrition, avec pour priorité les repas à l’école, «un maillon important pour maîtriser l’obésité», a informé le vice-ministre de la Santé, Nguyên Viêt Tiên.
Pour améliorer la situation sur le plan nutritionnel des femmes et des enfants vietnamiens, le gouvernement a ratifié la Stratégie nationale sur la nutrition période 2011-2020, vision 2030. «L’amélioration de la situation nutritionnelle est le devoir, la responsabilité de toutes les branches, des échelons et de la population dans son ensemble», est-il écrit. Six grands objectifs y sont définis : rajustement du nombre et de la qualité des repas ; amélioration de la situation nutritionnelle des mères et des enfants ; modification du régime alimentaire pour un apport suffisant en nutriments, oligo-éléments, vitamines, etc. ; contrôle de l’obésité et des facteurs à risques de développement de maladies chroniques dues à un mauvais régime alimentaire chez les adultes ; amélioration des connaissances nutritionnelles et de la qualité des repas des habitants par le biais d’une efficacité accrue des activités d’information ; contrôle de la situation nutritionnelle des femmes et des enfants, de l’obésité et des facteurs de développement de certaines maladies chroniques chez l’adulte.
La stratégie nationale précise également les orientations concernant les campagnes d’information et d’éducation sur le «bien manger», en particulier pour les femmes qui sont enceintes ou ont un enfant en bas âge (moins de deux ans), dans la mesure où cette période est cruciale dans la prévention de la malnutrition.
Pour atteindre les objectifs fixés, Nguyên Thi Lâm, directrice adjointe de l’Institut national de nutrition, estime qu’il faut d’abord se pencher sur la situation nutritionnelle, de sorte qu’elle s’améliore. Un bon régime alimentaire, avec un apport suffisant de tout ce dont le corps a besoin - mais sans excès - aidera les jeunes générations à avoir une croissance optimale, tant d’un point de vue physique que cérébral. Ce qui ne peut être qu’une bonne nouvelle pour le développement du pays.
Thu Trang/CVN