Branle-bas de combat pour la sécurité routière

Jamais les médias n’ont autant parlé des violations du Code de la route qu’aujourd’hui. Une grande campagne de mobilisation a même été lancée dans les écoles de Hanoi. Un véritable enjeu !

Les infrastructures routières ne se développent pas au même rythme que celui des véhicules en circulation. L’attitude des usagers de la route reste marquée par l’inconscience et un certain égoïsme. Corollaire : les accidents ont connu une forte hausse ces dernières années avec, en moyenne, une trentaine de morts par jour et 9.000 blessés par an...
Les statistiques montrent que 80% des accidents sont causés par l’inconscience des conducteurs : vitesse excessive, dépassement dangereux, feu rouge non respecté, conduite en état d’ivresse... «En matière de sécurité routière, tout le monde doit avoir une démarche citoyenne», a rappelé Pham Van Hâu, chef adjoint du Bureau de la police de la circulation routière et ferroviaire de la Police de Hanoi.

Jeunes volontaires sensibilisant leurs concitoyens avec des slogans accrochés à leur bicyclette.


Changer la mentalité des usagers
Dans son message envoyé à la population en début d’année, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a souligné que le gouvernement avait fait de 2012 l’«Année de la sécurité routière». Il a pris des mesures de rigueur globales afin d’assurer un meilleur ordre sur les voies publiques. «Une société dans laquelle on se sent en sécurité, sans accidents, chacun faisant preuve d’humanisme envers les autres, c’est le but de cette année en matière de sécurité routière», a-t-il insisté.
Pour cela, tous échelons et services appliqueront des mesures générales afin d’assurer l’ordre comme la sécurité sur les routes en vue de réduire de 5% à 10% le nombre d’accidents de la circulation chaque année, tel que cela figure dans la résolution de l’Assemblée nationale. «Communication, éducation et formation au Code, mais aussi une sensibilisation particulière des usagers de la route, sont au cœur de la stratégie», a expliqué la professeur agrégée Nguyên Thi Hông Nhung, du groupe de recherche sur la sécurité routière de l’Institut de la police populaire.
Le premier principe est une profonde compréhension des règles du Code de la route, sachant qu’un «bon usager de la route est d’abord celui qui respecte constamment le Code de la route», a-t-elle souligné.
D’après le ministre des Communications et des Transports, Ðinh La Thang, le renforcement des sanctions aura un effet un certain temps, mais certainement pas sur le long terme car une fois passé ce que l’on pourrait appeler le «syndrome de la peur du gendarme», les infractions augmenteront à nouveau. Par conséquent, «le plus important est de faire en sorte que les usagers changent de comportement sur la route. Les politiques pénales n’auront réellement d’effets que lorsque chaque citoyen aura pleinement et concrètement compris l’intérêt pour tous qu’il y a de respecter le Code de la route», a renchéri le ministre.
Au-delà d’une pure connaissance des règles de circulation, les usagers de la route doivent aussi montrer l’exemple entre eux. En particulier, «ils doivent être responsables et être conscients au plus haut point de leur sécurité comme de celle des autres», a ajouté Pham Van Hâu.

Sensibilisation des jeunes au sein même des écoles


Un projet pilote dans des lycées de Hanoi

On observe une nette tendance à l’augmentation des infractions au Code de la route chez les moins de 18 ans. Par conséquent, «la sensibilisation de cette catégorie de citoyen au respect du Code de la route est une tâche urgente du secteur de l’éducation», a indiqué Nguyên Thi Hông Nhung. Depuis 2011, des lycées de Hanoi comme Viêt-Ðuc, Trân Phú, Kim Liên, Quang Trung, Phan Ðình Phùng déploient un programme pilote en la matière, intitulé «Les élèves participent à l’ordre et à la sécurité du trafic à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école».
Parmi les mesures, l’installation de caméras pour identifier les lycéens motocyclistes (Les moins de 18 ans ne sont pas autorisés à conduire une moto - NDLR). Ces «preuves» seront ensuite envoyées à leurs parents... «La mise en œuvre de ce projet pilote bénéficie de la collaboration zélée de la police et des autorités locales», a informé un responsable du lycée Viêt-Ðuc.
Ce programme a obtenu comme premier résultat que les élèves n’utilisent plus de moto. «Une base pour que durant l’année scolaire 2012-2013 et les années suivantes, le secteur de l’éducation de Hanoi multiplie ce modèle», a considéré Nguyên Thi Hông Nhung. Ce succès montre que l’amélioration du comportement des élèves est tout à fait possible avec la participation active de l’école, des forces de police, de l’organisation de la jeunesse..., et surtout des parents.
Nous menons actuellement de nombreux mouvements d’édification d’un «mode de vie civilisé», et la culture de sécurité routière en est un volet important. «La poursuite de ce mouvement exige le fort soutien et la participation active des habitants», a conclu Pham Van Hâu.

Hông Nga/CVN

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