Le coronavirus circulait aux États-Unis dès janvier

Des autopsies pratiquées en Californie sur des décès suspects remontant à février révèlent que ces personnes ont été infectées par le nouveau coronavirus avant le début officiel de l'épidémie de COVID-19 aux États-Unis.

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Dans une rue à El Monte, en Californie, le 20 avril.

Le premier cas confirmé avait été annoncé par les autorités fédérales le 21 janvier, un trentenaire revenu le 15 janvier de la région de Wuhan, en Chine, qui n'avait pas de symptômes graves et avait lui-même contacté un médecin. La première contagion "locale" officielle était à la même époque à Chicago entre deux époux.

La découverte, tardive, que des gens ont commencé à mourir début février implique qu'il y avait probablement de nombreux cas sur la côte Ouest des États-Unis dès le début ou le milieu de janvier, et que le bilan officiel actuel de 45.000 morts est en dessous de la réalité.

Ce n'est "pas vraiment une surprise", dit Alessandro Vespignani, de la Northeastern University à Boston, qui rappelle que des modèles épidémiologiques avaient calculé que les transmissions avaient probablement commencé hors de Chine dès janvier et février.

Le bilan officiel, pour le début de l'année, montera en toute logique au fur et à mesure que les responsables locaux et médecins légistes recatégorisent des causes de décès hivernaux attribués à l'époque à des pneumonies ou des grippes.

Le médecin légiste du comté de Santa Clara, qui inclut la Silicon Valley, a annoncé mardi soir 21 avril que trois personnes décédées chez elles les 6 et 17 février et le 6 mars avaient, après autopsies, testé positif pour le coronavirus.

Puisque plusieurs semaines (de l'ordre de trois à quatre) séparent généralement la contamination de la mort, cela fait remonter au début ou au milieu du mois de janvier ces contagions. Les premiers morts officiels du coronavirus aux États-Unis dataient auparavant du 26 février.

"Si c'est effectivement le cas, les modèles de l'épidémie aux États-Unis vont devoir être ajustés pour prendre en compte cette date de départ avancée", dit le Professeur de médecine à Stanford Jay Bhattacharya. "Les modèles vont devoir revoir à la hausse le nombre de cas actuels", dit-il.

Les trois cas californiens, dont on ignore l'identité, n'avaient apparemment pas voyagé en Chine, a dit Sara Cody, responsable de santé publique du comté, au Washington Post.

Arrivée en décembre ?

Transporter un patient atteint du COVID-19 au navire-hôpital USNS Mercy à Los Angeles, le 21 avril.

On ignore pourquoi il a fallu autant de temps pour tester ces corps, mais les responsables locaux ont pointé du doigt les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui ont jusqu'à fin février insisté pour limiter les tests de dépistage aux seules personnes revenant de Chine et présentant des symptômes.

Ce n'est qu'en février que la politique de tests a été assouplie, et vers mi-mars que les vannes ont été réellement ouvertes.

Le voile est progressivement en train d'être levé, a posteriori, sur l'arrivée du coronavirus en Amérique.

L'épidémie a commencé en décembre 2019 à Wuhan, mais ce n'est que le 31 janvier que les États-Unis ont fermé leur frontière avec la Chine et commencé à imposer des quarantaines.

Pendant tout le mois de janvier, les plus hauts responsables des CDC ont assuré que le risque restait "faible" pour les Américains. Ils étaient alors persuadés que les contagions étaient limitées aux cas revenant de Chine, qu'ils croyaient capables de contenir avec des mesures de surveillance ciblée. Mais cette méthode laissait s'échapper les personnes contagieuses mais asymptomatiques.

D'autres indices d'une arrivée précoce du coronavirus viennent d'analyses génétiques.

Deux équipes de généticiens à New York ont établi que le virus avait commencé à se répandre dans la métropole de la côte Est mi-février, en provenance d'Europe - alors que le premier cas local confirmé n'avait été annoncé que le 1er mars, chez une femme revenue d'Iran.

Ils le savent car le virus, en se répliquant, mute, comme tous les virus. L'analyse des génomes de virus récupérés en mars chez des New-Yorkais a permis de reconstituer un arbre généalogique du coronavirus, car les mutations interviennent à intervalles réguliers.

Les responsables californiens s'attendent à trouver d'autres cas anciens de COVID-19. Le responsable du comté de Santa Clara, Jeff Smith, a dit récemment que SARS-CoV-2 était sans doute arrivé en décembre sur ses côtes.


AFP/VNA/CVN

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