>>Fin de la distanciation sociale à partir du 23 avril à Hanoï, sauf Mê Linh et Thuong Tin
>>Coronavirus : vers une "catastrophe humanitaire", prévient l'ONU
Désinfection à l'extérieur d'une église à Lahore, le 22 avril au Pakistan. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
"Ne vous y trompez pas : nous avons encore un long chemin à parcourir. Ce virus nous accompagnera pendant longtemps", a prévenu le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus depuis Genève.
Alors que les manifestations anticonfinement surgissent ça et là, comme aux États-Unis et au Brésil, le patron de l'OMS a estimé que ces "rassemblements ne feront qu'alimenter l'épidémie".
Dans les pays, notamment européens, où les mesures de confinement des populations mises en place le mois dernier commencent à être allégées, la crainte d'une seconde vague de contaminations est omniprésente et les appels à la prudence fréquents.
"L'un des plus grands dangers auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui est la complaisance" face à la pandémie, a ajouté le patron de l'OMS, soulignant que "les premiers éléments indiquent que la majeure partie de la population mondiale reste susceptible" d'être infectée.
"On s'en sortira"
Vue aérienne du cimetière Parque Taruma de Manaus au Brésil pendant la pandémie de COVID-19, le 22 avril. |
La pandémie de nouveau coronavirus (COVID-19) a fait plus de 180.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.
Alors que 759 décès étaient enregistrés en Grande-Bretagne au cours des dernières 24 heures, portant le bilan dans le pays à 18.000 morts, le chef des services sanitaires britanniques, Chris Whitty, a douché les espoirs de ceux qui espéraient que Londres allait suivre la tendance européenne à alléger dans les semaines à venir les mesures de confinement.
"À long terme, on s'en sortira (...) idéalement avec un vaccin très efficace (...) ou des médicaments très efficaces qui permettront aux gens de ne plus mourir de cette maladie, même s'il l'attrapent", a-t-il dit.
"Jusqu'à ce que nous ayons ceux-ci - et la probabilité de les avoir dans l'année qui vient est incroyablement faible, et je pense que nous devons être réalistes à ce sujet - nous devrons compter sur d'autres mesures, sociales, qui sont bien sûr très perturbatrices", a-t-il prévenu.
La course mondiale à l'élaboration d'un vaccin, à laquelle participent toutes les nations et tous les grands laboratoires et firmes pharmaceutiques, a été relancée mercredi 22 avril avec le feu vert donné par l'autorité fédérale allemande chargée de la certification des vaccins à un essai clinique sur les humains par le laboratoire BioNTech, basé à Mayence, en lien avec le géant américain Pfizer.
Un chercheur de l'Université de Copenhague travaille à un vaccin contre le nouveau coronavirus, le 23 mars. |
Actuellement, cinq projets de vaccin dans le monde en sont aux essais sur des humains mais la mise au point d'une formule efficace et sûre ne devrait pas prendre moins de douze à 18 mois, estiment les experts.
En attendant ce vaccin, dont le monde entier voudra disposer en même temps et dont l'obtention risque de donner lieu à une compétition féroce, la pandémie va continuer à alimenter une crise économique mondiale aux répercussions inédites.
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi soir 22 avril qu'il avait signé un décret limitant temporairement l'immigration dans son pays.
"Cela permettra de nous assurer que les Américains sans emploi (...) soient les premiers à pouvoir bénéficier des emplois au fur et à mesure de la réouverture de l'économie", a-t-il déclaré.
Devenu premier foyer mondial de l'épidémie avec plus du quart des 180.000 décès recensés, les États-Unis paient un lourd tribut, 22 millions d'Américains s'étant inscrits au chômage en quelques semaines.
Le président américain Donald Trump s'exprime depuis la salle de presse de la Maison Blanche, le 22 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Accusé d'avoir longtemps minimisé la portée de la pandémie qui contraint plus de la moitié de l'humanité à rester confinée, M. Trump a indiqué suspendre pour au moins 60 jours l'attribution de cartes vertes offrant un statut de résident permanent.
Dans un monde à l'arrêt, les dirigeants cherchent toujours à juguler les effets d'une crise économique que le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation internationale du travail (OIT) décrivent comme la pire depuis 1945.
L'ONU s'est alarmée d'une "catastrophe humanitaire mondiale" : le nombre de personnes souffrant de famine risque de doubler pour atteindre "plus de 250 millions d'ici la fin de 2020", selon elle.
Aux États-Unis, comme en France ou au Royaume-Uni, de nombreux chômeurs doivent déjà se tourner vers les banques alimentaires.
Et la tentation est grande de relancer certaines activités économiques face au spectre de la récession.
Mais "aller trop vite serait une erreur", a estimé mardi 21 avril la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays a décidé entre autres de rouvrir certaines grandes surfaces.
Berlin et dix des 16 États fédérés allemands ont décidé d'imposer le port du masque dans les transports publics. Bars, restaurants, lieux culturels, terrains de sports y demeurent fermés. Écoles et lycées rouvriront progressivement.
Outre l'Allemagne, l'Autriche, la Norvège ou le Danemark sont engagés sur la voie de l'assouplissement de leurs mesures de confinement, tout en conservant des mesures de "distanciation sociale".
Deuxième vague
L'Italie, la France, la Suisse, la Finlande et la Roumanie préparent aussi un prudent déconfinement.
Le constructeur automobile Renault a commencé à relancer sa production en France, qui avait été interrompue le 16 mars.
Malgré des signes de décélération, le seuil des 112.000 morts a été dépassé sur le Vieux continent. L'Italie (25.085 morts) et l'Espagne (21.717) sont les pays en Europe les plus atteints, suivis de la France (21.340) et du Royaume-Uni (18.100).
Aux États-Unis, un haut responsable de la santé publique, Robert Redfield, a dit redouter pour l'hiver prochain un épisode "encore plus difficile que celui que nous venons de vivre", en raison d'une possible coïncidence avec la grippe saisonnière.
La Chine craint aussi une deuxième vague épidémique. Dans le collimateur : les personnes venant de l'étranger. Face à cette menace, la métropole de Harbin, proche de la Russie, a renforcé mercredi 22 avril ses mesures de restriction.