>>Enfin une image d'un trou noir? Réponse le 10 avril
>>Une douzaine de trous noirs débusqués au centre de la voie lactée
>>De mystérieuses explosions cosmiques, brèves et puissantes, livrent leurs secrets
Image recueillie par le radiotélescope LOFAR montrant une galaxie et son trou noir supermassif éjectant des particules par l'Observatoire de Paris-PSL. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce nouveau programme de sciences participatives, baptisé LOFAR Radio Galaxy Zoo, "donne à quiconque possède un ordinateur la possibilité d'aider la communauté scientifique" à interpréter les données recueillies par le radiotélescope LOFAR, un ensemble d'antennes réparties à travers l'Europe, explique mardi 25 février dans un communiqué l'Observatoire de Paris-PSL, qui exploite la partie française du réseau.
LOFAR, qui observe les ondes radio émises dans l'Univers, est en train de construire une vaste image du "ciel radio" : contrairement aux images prises avec des télescopes optiques, les étoiles et les galaxies n'y sont pas directement visibles. On y voit en revanche des structures aux formes complexes, dont l'origine reste mystérieuse.
"Nous observons des ondes radio issues de particules chargées, qui sont produites par des phénomènes physiques hyper violents, notamment les trous noirs", détaille Cyril Tasse, astrophysicien à l'Observatoire, l'un des initiateurs du projet. Lorsqu'un trou noir supermassif est actif, le radiotélescope ne montre que les jets de particules qu'il produit - de grands panaches de gaz éjectés loin hors de la galaxie - et pas l'objet en tant que tel : comme si l'on voyait le sillage d'un bateau, sans voir le bateau.
Or les scientifiques ont besoin de localiser les trous noirs, de connaître leur "galaxie hôte". Pour pouvoir in fine reconstituer le scénario de leur formation, il y a des millions, voire des milliards d'années, et comprendre "pourquoi il y a un trou noir au centre de toutes les galaxies", résume l'astrophysicien. D'où l'idée de lancer un site de sciences participatives : "LOFAR génère des quantités monstrueuses de données (50 pétaoctets, soit l'équivalent d'une pile de DVD haute comme 40 fois la Tour Eiffel)", que les 200 astronomes ne peuvent à eux seuls interpréter.
"Au moins 150.000 sources complexes ont besoin d'être identifiées, et elles ne peuvent l'être qu'à l'œil", développe Cyril Tasse. À l'aide d'un tuto vidéo, chaque participant est appelé à superposer une image radio et une image optique, et trouver ainsi la galaxie hôte du trou noir. Ou bien éliminer le scénario d'un trou noir - les jets radio pouvant aussi provenir d'autres processus comme des explosions d'étoiles. Les astronomes tablent sur un million de clics.