Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à arrêter d'armer les gangs en Haïti

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi 15 juillet à l'unanimité une résolution des États-Unis et du Mexique demandant aux États membres de l'Organisation d'interdire le transfert d'armes légères aux gangs sévissant en Haïti, sans aller jusqu'à décider d'un embargo comme l'avait réclamé avec insistance dans la semaine la Chine.

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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'un événement à New York.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Le texte "appelle les États membres à interdire le transfert d'armes légères et de petit calibre et de munitions à des acteurs non étatiques engagés dans ou soutenant la violence des gangs, des activités criminelles ou des violations des droits humains en Haïti".

La Chine, qui avait réclamé l'imposition d'un embargo sur les armes légères à destination des gangs en Haïti, a estimé que "cette résolution était un avertissement" pour ces derniers.

Des sanctions individuelles pourraient être prises dans les 90 jours en vertu de la résolution à l'encontre de leurs chefs, a souligné après le vote l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun.

Le texte aurait "pu être meilleur", a-t-il ajouté, estimant cependant qu'il s'agissait "d'un bon pas dans le bon sens".

Tout au long de la semaine, Pékin s'était montré à l'offensive pour durcir le texte proposé par les États-Unis et le Mexique, jugé trop mou alors que Haïti s'enfonce dans la crise.

La Chine avait ainsi jugé jeudi 14 juillet qu'"un embargo sur les armes contre les gangs criminels était le minimum que le Conseil doive faire en réponse à une situation épouvantable".

L'ambassadeur chinois a une nouvelle fois déploré vendredi 15 juillet "le vide du pouvoir" en Haïti, une "situation humanitaire (qui) se détériore" et la "violence des gangs".

La résolution se limite à demander au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, d'étudier avec des pays de la région "les options possibles" pour renforcer la sécurité en Haïti, avec un rapport à remettre le 15 octobre prochain.

Au moins 89 personnes ont été tuées en une semaine dans des affrontements entre gangs à Port-au-Prince, où les prix s'envolent et les carences de carburant s'aggravent toujours davantage, menaçant l'aide humanitaire cruciale pour les habitants.

La résolution "exige la cessation immédiate de la violence des gangs et des activités criminelles". Elle reconduit le mandat de la Binuh jusqu'au 15 juillet 2023.

Dans la capitale haïtienne, les habitants se montraient pessimistes vendredi 15 juillet sur la capacité de l'ONU à améliorer la situation.

Un étudiant en droit, Fleurant Duceppe, jugeait ainsi que la Binuh avait "failli à sa mission", en échouant à enrayer la hausse de l'insécurité. Cette mission "ne nous est utile en rien. C'est à nous, le peuple, de prendre notre destin en main", déclarait-il.


AFP/VNA/CVN

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