Le cha cá Lã Vong est l’une des grandes spécialités de Hanoi. Il s’agit d’un ragoût de poisson grillé et frit, servi avec des vermicelles froides (bun) et surtout de nombreuses herbes aromatiques, dont l’aneth. Ce mets a été imaginé il y a 70 ans environ, par la famille Doàn qui vivait dans le vieux quartier de Hanoi. Le plat avait alors donné son nom au restaurant qui le servait. Lequel, aujourd’hui, ne se situe plus dans la rue Hàng Son d’autrefois, qui a été rebaptisée cha cá.
Le restaurant Bao BQ, à New York, propose le fameux cha cá avec du poisson basa (pangasius), des herbes aromatiques et des vermicelles. |
Cette fierté gastronomique est désormais recommandée par la majorité des guides touristiques internationaux. Dans le monde entier, le cha cá Lã Vong a inspiré de nombreux chefs cuisiniers qui l’ont intégré dans leur carte. Aux États-Unis, on peut goûter le fameux poisson grillé à l’aneth dans différents restaurants de New York, de l’Oregon ou encore du Colorado.
The fish cha ca La Vong sandwich, spécialité des restaurants Xie Xie-Hell’s Kitchen et Social Eatz, à |
À New York, le restaurant Bao BQ, tenu par le maître coq Michael Bao Huynh, situé au centre de Manhattan, propose le fameux cha cá avec du poisson basa (pangasius), des herbes aromatiques et des vermicelles. Le patron est né en 1968 à Sài Gon (Hô Chi Minh-Ville d’aujourd’hui) et a immigré aux États-Unis en 1982.
Exportation réussie
Architecte diplômé, Michael Bao Huynh a ouvert ce restaurant vietnamien en 2001, pour être élu, en 2003, meilleur chef de la ville par le journal The New York Times. À la tête d’une délégation de grands cuisiniers new-yorkais, Michael Bao Huynh a réalisé en avril 2005 un voyage d’exploration de trois semaines au Vietnam, afin de faire découvrir à ses confrères les spécialités du pays. Bao BQ ne dispose que de 48 places, mais a accueilli beaucoup de personnalités américaines du showbiz, notamment Mick Jagger, Rachel Weisz, et Naomi Campbell.
Le chef Andy Ricker (au centre), patron de deux restaurants thaïlandais Pok Pok à Portland (Oregon) et à New York, a décidé de se rendre à Hanoi pour goûter le cha cá Lã Vong. |
De son côté, Andy Ricker, chef à Portland (Oregon), a décidé de se rendre à Hanoi en 2005 pour justement goûter le cha cá Lã Vong. Il en a fait l’une des stars de son restaurant Pok Pok, spécialisé dans les plats thaïlandais, qu’il a inauguré en 2006. En avril 2012, ce dernier a monté sa seconde affaire à Brooklyn (New York), le poisson grillé à l’aneth est toujours un incontournable de sa carte.
Angelo Sosa est quant à lui le patron des restaurants Xie Xie-Hell’s Kitchen et Social Eatz, à Manhattan. Il a créé sa propre spécialité à partir du plat vietnamien : The fish cha ca La Vong sandwich. «Cette préparation fait partie des mémoires culinaires les plus importantes de la vie. C’est aussi la raison qui m’a poussée à me rendre au Vietnam», confie-t-il.
Le chef Jean-Georges Vongerichten, qui gère Le Jean-Georges à New York, est un grand nom du monde culinaire. Lui aussi a donné au cha cá Lã Vong une place dans son menu, et ce depuis dix ans.
D’autres restaurants américains comme Cholon à Denver (Colorado), Wong ou Talde à New York... proposent également ce poisson grillé, dont l’accompagnement à l’aneth est la spécificité incontestable. De Hanoi, le cha cá Lã Vong a réussi à séduire de nombreuses papilles du monde entier, pourtant ô combien différentes.
Hoàng Hoa/CVN