Nucléaire : l'Iran coopérera avec l'AIEA mais dans un cadre légal

L'Iran a réaffirmé dimanche 17 août sa volonté de poursuivre sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur son programme nucléaire controversé mais dans la limite de ses obligations légales.

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"Nous n'accepterons que le contrôle légal de l'AIEA dans le cadre du Traité de non prolifération (TNP) et toute surveillance au-delà des règles légales serait un précédent, contre l'intérêt de tous les pays en développement", a souligné le président iranien Hassan Rohani, en recevant à Téhéran le patron de l'agence onusienne Yukiya Amano.

Pour sa seconde visite depuis novembre 2013, M. Amano a rencontré le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, le président Hassan Rohani et le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique Ali Akbar Salehi.

L'AIEA est chargée de vérifier que l'Iran respecte le gel de ses activités nucléaires sensibles dans le cadre d'un accord intérimaire avec le groupe 5"1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) appliqué depuis janvier. Cet accord intérimaire doit mener à un accord définitif garantissant le caractère exclusivement pacifique du programme iranien, en échange de la levée des sanctions internationales.

Le président iranien Hassan Rohani (droite) et le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, le 17 août à Téhéran
Photo : AFP/VNA/CVN

En parallèle, l'AIEA et l'Iran ont conclu en novembre 2013 un accord de coopération technique pour parvenir à la transparence sur une possible dimension militaire des activités nucléaires passées de Téhéran.

L'agence demande à Téhéran des réponses sur des preuves "crédibles", selon elle, que l'Iran a mené des recherches visant à fabriquer la bombe atomique avant 2003, et peut-être aussi après cette date. L'Iran dément farouchement tout effort en ce sens mais a apporté en mai, pour la première fois depuis 2008 selon l'AIEA, des informations sur des essais de détonateurs pouvant être utilisés pour une bombe atomique.

M. Amano a salué "l'engagement de coopération" des dirigeants iraniens "pour résoudre toutes les questions passées et présentes" pour assurer le caractère pacifique du programme nucléaire du pays. L'Iran doit notamment répondre à cinq questions d'ici le 25 août.

M. Salehi a assuré que Téhéran allait continuer à répondre aux questions de l'AIEA, demandant toutefois de à l'agence de "faire un pas important" en fermant définitivement celle des détonateurs, qui sont selon Téhéran utilisés pour l'industrie pétrolière et gazière.

Cette utilisation n'est pas "anormale au regard des pratiques des industries spécialisées", a admis M. Amano. Mais l'AIEA doit "prendre en considération toutes les questions passées, notamment celle des détonateurs, les intégrer dans un seul ensemble et les examiner de manière globale", a-t-il ajouté dans un communiqué.

"L'objectif de l'agence est d'avancer pas à pas pour régler les questions en suspens et elle ne veut pas faire durer ce processus", avait-il auparavant déclaré lors de sa rencontre avec M. Rohani.

Le président iranien a répété que "les armes de destruction massive n'ont aucune place dans la doctrine de défense" de l'Iran. Il a souhaité que l'AIEA joue "un rôle plus actif" pour conclure à la transparence du programme nucléaire iranien.

Donner "confiance" aux Iraniens

Concernant les discussions avec les grandes puissances, M. Rohani a espéré que le groupe des 5"1 "agira de telle sorte qu'il donne la confiance nécessaire au peuple et au parlement iranien pour poursuivre les discussions".

"L'Iran est sérieux dans ses négociations avec le groupe 5+1 et ne veut rien au-delà de ses droits notamment en matière d'enrichissement d'uranium pour ses objectifs pacifiques", a-t-il déclaré, écartant toute négociation sur le programme balistique de Téhéran.

Après six réunions depuis février, les deux parties semblent avoir rapproché leurs positions, notamment sur le réacteur à eau lourde d'Arak, susceptible de fournir du plutonium, qui peut entrer dans la composition de la bombe atomique, et sur une augmentation des inspections des sites nucléaires iraniens.

Mais les divergences demeurent profondes sur les questions clés de la dimension du programme iranien d'enrichissement d'uranium et la levée des sanctions internationales.

L'équipe de négociateurs, menée par M. Zarif, doit également faire face à l'opposition de certains ultra-conservateurs, qui estiment qu'elle a trop cédé face aux grandes puissances.

AFP/VNA/CVN

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