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Le candidat de centre-droit Luis Lacalle Pou |
Le candidat du Frente Amplio (Front élargi) a reconnu sa défaite sur Twitter au second tour de la présidentielle qui s'est tenu dimanche 24 novembre. "Nous saluons le président élu Luis Lacalle Pou, que je vais rencontrer demain", a écrit M. Martinez. "Nous continuerons à défendre, plus que jamais, la démocratie", a-t-il ajouté dans un second message. Luis Lacalle Pou, du Parti national et à la tête d'une coalition allant de la droite conservatrice au centre droit, lui a répondu, également sur Twitter, écrivant Gracias Daniel (Merci Daniel).
Dimanche soir 24 novembre, alors que les sondages prédisaient une victoire confortable de M. Lacalle Pou, à la fin du dépouillement, la différence était de quelque 30.000 voix entre M. Lacalle Pou et M. Martinez, inférieure au nombre de bulletins sujets à vérification. L'autorité électorale avait donc annoncé qu'elle attendrait le second décompte, qu'elle réalise traditionnellement à chaque élection, avant d'annoncer un vainqueur. Le résultat officiel doit être rendu public "d'ici vendredi", a annoncé le président de l'institution, José Arocena. Le nouveau président prendra officiellement ses fonctions en mars.
Lois sociétales
Luis Lacalle Pou, 46 ans et héritier d'une dynastie politique uruguayenne, a obtenu 1,168 million de voix (48,71%), contre 1,139 million à M. Martinez (47,51%), ancien maire de Montevideo de 62 ans et représentant du parti au pouvoir, le Frente Amplio. La victoire de Luis Lacalle Pou tourne la page de 15 ans de présidence de gauche en Uruguay, qui avait vu l'alternance au pouvoir du président Tabaré Vasquez (2005-2010, 2015-2020) et de l'ex-guérillero d'extrême gauche José Mujica (2010-2015). M. Vasquez avait été le premier président de gauche d'Uruguay.
Le président brésilien Jair Bolsonaro a invité M. Lacalle Pou à "venir visiter le Brésil rapidement". L'Uruguayen a également été félicité par le président sortant argentin de centre droit Mauricio Macri. L'Uruguay était gouverné depuis quinze ans par la gauche, arrivée au pouvoir à la faveur la "vague rose" qui avait déferlé sur l'Amérique latine avec les gouvernements de Nestor et Cristina Kirchner en Argentine, Luiz Inacio Lula da Silva au Brasil, Evo Morales en Bolivie ou encore Rafael Correa en Equateur. En 15 ans, la coalition au pouvoir a notamment approuvé l'avortement (2012), le mariage homosexuel (2013) et a été pionnière dans la légalisation du cannabis (2013).
Dans ce pays réputé pour être un des plus sûrs d'Amérique latine, la criminalité arrive en tête des préoccupations des électeurs. L'Uruguay a connu une hausse de 45% des homicides entre 2017 et 2018. Du côté de l'économie, le taux de chômage se rapproche des 9,5% et le coût de la vie ainsi que la pression fiscale reviennent souvent parmi les récriminations des chefs d'entreprises et commerçants. M. Lacalle Pou a promis pendant sa campagne de réduire les dépenses de l'État pour réduire le déficit public qui se situe à 4,9% du PIB. Il a également assuré qu'il n'augmenterait pas les impôts car il faut "donner de la marge" à ceux qui produisent dans le pays.
AFP/VNA/CVN