La Commission Von der Leyen remporte haut la main l'aval du PE

La nouvelle Commission européenne de l'Allemande Ursula von der Leyen a obtenu mercredi 27 novembre un large soutien du Parlement européen lors du vote d'investiture, le dernier obstacle à franchir pour entrer en fonction le 1er décembre.

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La commissaire européenne Margrethe Vestager (g) et la présidente Ursula von der Leyen, le 27 novembre 2019 à Strasbourg.

L'équipe de 26 commissaires de la première femme à prendre la tête de l’exécutif européen a reçu l'approbation de 461 eurodéputés, au terme d'un parcours chahuté depuis sa désignation en juin par les chefs d'État et de gouvernement. 157 députés ont voté contre et 89 se sont abstenus.

Après avoir été élue elle-même de justesse en juillet, Ursula von der Leyen a bénéficié cette fois d'une marge confortable. Elle y a vu un "vote de confiance" des députés, lors d'une conférence de presse.

Les groupes qui ont voté pour elle ou se sont abstenus l'ont toutefois avertie qu'ils ne lui donnaient pas de "chèque en blanc", comme l'a dit le chef des libéraux de Renew, le Roumain Dacian Ciolos.

Les commissaires de la nouvelle Commission européenne présidée par l'Allemande Ursula von der Leyen.

Contrairement à celui de juillet, ce scrutin n'était pas secret, favorisant la discipline au sein des groupes d'un Parlement fortement renouvelé, plus fragmenté et qui a montré les dents lors des auditions des commissaires.

"Mon message est simple : commençons à travailler", a souhaité Mme von der Leyen dans son discours avant le vote.

Entre des candidats commissaires retoqués - trois, un chiffre sans précédent -, un Brexit toujours en attente et des intitulés de portefeuille polémiques, l'entrée en fonction de sa Commission, prévue le 1er décembre, avait dû être retardée d'un mois.

Numérique et climat

S'exprimant tour à tour en anglais, français et allemand, Ursula von der Leyen a présenté les portefeuilles de ses commissaires - dont 12 femmes, un record - qui l'entouraient dans l'hémicycle à Strasbourg. Elle a mis l'accent sur ses priorités pour les cinq années à venir, au rang desquelles le numérique et surtout la lutte contre le changement climatique, avec le Green deal (pacte vert) promis pour le début de son mandat. L'un de ses premiers engagements sera sa participation lundi 2 décembre à la COP 25 de Madrid. "Si nous faisons bien notre travail, l'Europe de 2050 sera le premier continent du monde neutre en carbone, elle sera une puissance de premier plan dans le numérique, elle restera l'économie qui réussit le mieux à assurer l'équilibre entre le marché et le social, elle sera chef de file dans la résolution des grands enjeux mondiaux", a-t-elle conclu.

Sur le dossier épineux des migrations, Ursula von der Leyen a promis que l'Europe fournirait "toujours un abri à ceux qui ont besoin d'une protection internationale", mais a aussi prôné un renforcement des frontières extérieures et un retour de "ceux qui n'ont pas le droit de rester". Ses propositions devraient être dévoilées à la fin du 1er trimestre 2020 ou au début du 2e trimestre.

Pas de carte blanche

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (centre) pose au Parlement européen avec les membres de sa commission, le 27 novembre 2019.

L'Allemand Manfred Weber, chef des 182 élus du principal groupe politique (PPE, droite), a, comme promis, soutenu sa compatriote, la félicitant d'être "parvenue à sortir par le haut" d'une situation "difficile".

Les 154 élus sociaux-démocrates ont quasiment tous voté en faveur de l'investiture, tout comme les 108 libéraux de Renew. Mais quelques voix discordantes se sont fait entendre, comme quatre eurodéputés socialistes français qui se sont abstenus. Ils rejoignaient ainsi la position des Verts, qui ont pour la plupart choisi l'abstention. "Nous ne voulons pas brandir le carton rouge, mais nous ne voulons pas donner carte blanche", a prévenu la co-présidente des Verts Ska Keller.

L'extrême gauche (GUE), tout comme l'extrême droite, ont voté contre. La Française Manon Aubry (LFI, gauche radicale) a critiqué des "engagements flous et contradictoires". Pour sa part, l'Italien Marco Zanni, du groupe d'extrême droite ID, a attaqué "une commission qui est née déjà bancale, une commission aveugle".

Le nouvel exécutif européen ne comptera pas de représentant britannique alors que le Royaume-Uni, encore membre de l'UE jusqu'au 31 janvier, a refusé de proposer un nom avant ses élections du 12 décembre.

"Après les péripéties sur l'approbation des commissaires, la nouvelle présidente a voulu donner un message de confiance, dessiner le cadre de son action en démontrant que son équipe est cohérente avec son programme et prête à entrer en action", a commenté Eric Maurice de la fondation Schuman.

AFP/VNA/CVN

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