Le défi canadien paraît bien ambitieux face aux 1.861 médailles d'or empochées par les athlètes américains dans l'histoire de ces jeux continentaux, troisième compétition sportive la plus importante au monde derrière les Jeux olympiques et les Jeux asiatiques.
Cette année, la délégation des États-Unis compte 623 sportifs, en lice dans 34 des 36 sports au programme, dont plusieurs stars comme l'escrimeuse Mariel Zagunis, championne olympique de sabre féminin, triple championne du monde et deux fois couronnée aux Jeux Panaméricains, ou encore Kimberley Rhodes, championne olympique de tir en 1996 à Atlanta.
Autre vedette de l'équipe, le taekwondoïste Steven Lopez et son impressionnant palmarès de cinq titres mondiaux et trois médailles olympiques. Mais le Canada croit à ses chances d'être prophète en son pays, en misant sur les précédents : les deux seules fois où les États-Unis ont dû se contenter d'une deuxième place aux Jeux Panaméricains, la faute en revenait au pays-hôte, Cuba en 1991 et l'Argentine en 1951, première édition de la compétition.
L'effort financier consenti, le désir de se montrer chez soi sous son meilleur jour sportif et le soutien du public sont les ingrédients permettant généralement de briller plus que la normale quand on est pays organisateur.
Objectif minimum visé par le Canada ? Dépasser le bilan de 64 médailles d'or obtenues la dernière fois qu'il a accueilli les Jeux Panaméricains, à Winnipeg en 1999. Mais il lui faudra faire beaucoup plus s'il veut détrôner les Américains et leurs 92 titres décrochés à Guadalajara en 2011.
Couronné d'argent à Londres-2012 et six fois médaillé aux Mondiaux de natation, Ryan Cochrane est le fer de lance de la délégation, présente dans les 36 catégories de la compétition.
Cuba et Brésil en embuscade
Autre concurrent sérieux, Cuba : petit pays de seulement 11 millions d'habitants, il réussit sans relâche à se classer deuxième à chaque édition, depuis celle de Cali en 1971. La seule fois où il n'a pas eu cette place, c'était pour ravir la première marche du podium aux États-Unis, en 1991.
Toronto-2015 sera un événement "très fort" pour les Cubains, qui feront face à "deux puissances" ayant lutté "historiquement" pour arriver deuxième, le Canada et le Brésil, a reconnu le président de l'Institut des sports de Cuba, Antonio Becali.
Avec 839 médailles d'or au total, les Cubains sont loin devant les Canadiens, troisième du palmarès historique avec 377 titres.
Sa délégation de 459 athlètes devrait briller dans des disciplines aussi variées que la boxe, le judo, l'athlétisme, la lutte, le taekwondo, le tir, l'aviron et le cyclisme.
Pour cela, l'île communiste dispose des champions olympiques Mijain Lopez (lutte), Idalis Ortiz (judo), Roniel Iglesias (boxe) et Leuris Pupo (tir), ainsi que de Pedro Pablo Pichardo (triple saut), Marlies Mejias (cyclisme), Rafael Alba (taekwondo) et Angel Fournier (aviron).
Mais en chemin vers le podium, elle rencontrera le Brésil, qui veut à tout prix se démarquer à un an d'organiser "ses" Jeux olympiques à Rio.
Le géant sud-américain avait déjà sorti les griffes à Guadalajara en 2011, ravissant la quatrième place occupée traditionnellement par l'Argentine. Cette fois à Toronto, il compte bien être dans les trois premiers.
Son milieu de prédilection? L'eau, après avoir raflé le plus de médailles lors des Championnats du monde de natation en petit bassin, à Doha en décembre dernier, avec Felipe França en héros grâce à ses cinq titres et Étiene Medeiros, elle aussi couronnée à cette occasion.
On estime que 380 millions de téléspectateurs verront l'inauguration des Jeux Panaméricains vendredi, animée par les acrobates et trapézistes du Cirque du Soleil, dans le stade Rogers Centre de Toronto.
AFP/VNA/CVN