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La vitrine d'une agence bancaire HSBC, le 16 novembre, lors de la manisfestation des "gilets jaunes" maquant le premier anniversaire du mouvement. |
En raison de cette crise sociale qui s'est ouverte il y a un an, près de quatre entreprises étrangères sur dix (39%) présentes sur le territoire français ont reconsidéré leurs projets de développement en France, d'après un sondage réalisé par Ipsos pour le compte de Business France, l'agence de promotion de l'Hexagone à l'étranger. Et 44% trouvent que l'image de la France s'est dégradée au cours des 12 derniers mois, contre 33% qui trouvent qu'elle s'est améliorée, selon leurs quelque 200 représentants sur le sol français.
Pour autant, l'image de la France auprès des sièges mondiaux, qui s'était fortement appréciée depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, reste toujours aussi bonne (pour 86%), et 81% des entreprises interrogées disent vouloir y investir dans les années qui viennent.
Les dirigeants en France jugent aussi en quasi-totalité (98%, contre 95% l'an dernier) que les réformes engagées par le gouvernement depuis mai 2017 "vont plutôt dans le bon sens", d'après cette enquête publiée à la veille des "États de la France".
Leur 14e édition jeudi 21 novembre à l'Université La Sorbonne doit réunir 800 responsables et est placée sous le signe de l'engagement des entreprises étrangères pour l'inclusion des jeunes des quartiers défavorisés.
Un an après le début du mouvement des "gilets jaunes", les responsables de filiales de groupes étrangers jugent majoritairement positive la façon dont celle-ci a été gérée par le gouvernement ainsi que les mesures de sortie de crise.
"Mur de French bashing"
"Cette gestion a permis de retrouver un soutien politique sans lequel il est très difficile de réformer. C'est ça que les investisseurs étrangers regardent", a expliqué le directeur de Business France, Christophe Lecourtier.
Les réformes structurelles comme celle de la fonction publique ou de l'assurance chômage n'ont d'ailleurs pas été remises en question suite à ce mouvement, rappelle-t-il.
Face à la possibilité d'un nouveau pic de mécontentement social avec la grève annoncée pour le 5 décembre contre la réforme des retraites, "on essaie surtout de savoir si ça peut impacter notre marché, les règles du jeu dans lequel on joue, les lois et les décisions gouvernementales, et nos employés", a déclaré Claude Alver, vice-président pour l'Europe de l'américain Collins Aerospace.
Le président de Business France, Pascal Cagni, a pour sa part mis l'accent sur l'importance des entreprises étrangères présentes en France qui "participent à plus de 25% de l'effort de R&D, et à plus de 33% à notre effort d'export".
La cote de la France s'est énormément améliorée, selon M. Cagni, qui constate "qu'on a un champ concurrentiel qui nous aide" avec l'affaiblissement de l'économie allemande. Selon lui, toutefois, "on a encore un mur de French bashing (médisance contre les Français) devant nous".
Pour les investisseurs potentiels, "il reste des résistances plus psychologiques que techniques", abonde Eric Fourel, président pour la France du cabinet de conseil EY. "Au niveau administratif, on est encore perçu comme un pays qui pinaille", selon lui.
Sur le fond, la France améliore son attractivité avec une progression des coûts salariaux unitaires limitée à 0,9%, contre 2,3% au Royaume-Uni et 2,6% en Allemagne.
"Ce résultat s'explique par une croissance de la productivité horaire du travail en France (+1,5%) plus forte que celle observée au Royaume-Uni (+0,5%) ou en Allemagne (0%) et par une moindre hausse du coût du travail", selon le Tableau de bord de l'attractivité de la France publié par Business France.
AFP/VNA/CVN