États-Unis
Depuis Austin, Donald Trump loue le "super boulot" de Tim Cook

Les deux hommes ont connu des temps plus orageux : Donald Trump a loué mercredi 20 novembre le "super boulot" de Tim Cook, patron d’Apple, profitant d’une visite d’usine pour faire l’éloge des produits fabriqués sur le sol américain.

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Le président américain Donald Trump (droite) et le PDG d’Apple Tim Cook lors d’une visite d’usine à Austin au Texas, le 20 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C’est quelqu’un de très spécial pour ce pays", a souligné le président américain Donald Trump aux côtés du patron de la marque à la pomme.
Très virulent envers la Silicon Valley durant sa campagne, le magnat de l’immobilier a plusieurs fois critiqué Apple pour sa production d’appareils à l’étranger.
Mais mercredi 20 novembre, en présence de Tim Cook, il a d’abord fait l’éloge de "l’incroyable produit" fabriqué au Texas. "Quand vous fabriquez aux
États-Unis, vous n’avez pas à vous soucier des tarifs douaniers", a-t-il martelé dans une allusion aux droits de douane imposés aux produits venant de Chine.
Apple a annoncé en septembre que la prochaine génération de son ordinateur haut de gamme Mac Pro continuerait d’être fabriquée dans son usine texane, après avoir obtenu du gouvernement américain des exemptions douanières sur plusieurs composants.
Il était auparavant question, selon la presse américaine, de délocaliser cette production en Chine.
"L’ironie, c’est qu’ils ne fabriquent pas beaucoup de Mac Pro", remarque Bob O’Donnell, de Technalysis Research.
L’ordinateur de bureau est en effet vendu à partir de 6.000 USD et représente une part infime (moins de 1%) des revenus d’Apple, qui fabrique l’écrasante majorité de ses iPhone, tablettes et autres en Chine, et un peu en Asie du Sud-Est.
"Cela représente des emplois, mais pas des dizaines de milliers. Le fait qu’Apple garde cette usine en activité, c’est plus symbolique qu’autre chose", ajoute l’analyste.
Pragmatique
Un symbole qui a sans doute évité au géant californien des technologies une baisse drastique de ses profits. Le cabinet d’analystes Loup Ventures calculait en mai dernier que dans le pire des cas, le groupe aurait, sans exemptions, subi une baisse de 25% de ses bénéfices américains. Au bout de quelques mois, Apple aurait été obligé d’augmenter ses prix, déjà élevés.
"Tim Cook est un pragmatique, il fait son boulot d’homme d’affaires. C’est grâce à ses rendez-vous avec Donald Trump que son entreprise a obtenu ces exemptions", insiste Bob O’Donnell.
Le patron a réussi peu à peu à revenir en grâce auprès du locataire de la Maison Blanche.

Un magasin d'Apple à New York.

Ce n’était pas gagné. Donald Trump ne s’est jamais privé d’envoyer des piques ou des menaces. En 2013, il se plaignait par exemple sur Twitter que l’écran de l’iPhone ne soit pas suffisamment large.
"Du coup Samsung vous vole votre business. Steve Jobs se retourne dans sa tombe", vitupérait-il en lettres majuscules, deux ans après que Tim Cook eut pris la direction du groupe.
Apple avait de son côté renoncé à fournir des financements ou du support logistique à la convention républicaine, invoquant les commentaires de Donald Trump sur les immigrés, les minorités et les femmes.
Ex-fan d’Hillary
Au lendemain de l’élection, Tim Cook, qui avait soutenu Hillary Clinton, avait joué l’apaisement, écrivant à ses employés : "Le seul moyen d’avancer est d’avancer ensemble".
"Il est très diplomate. Il ne dit pas +J’adore Trump+ ou +Je déteste Trump+. Il ne fait pas de commentaires désobligeants en public, et cela suffit à jouer énormément en sa faveur", constate Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies Associates.
Le président, qui a qualifié Google et les réseaux sociaux de "biaisés", et n’a pas de mots assez durs pour le patron d’Amazon, Jeff Bezos -qu’il accuse d’utiliser son investissement personnel dans le Washington Post à des fins politiques- semble en revanche apprécier depuis quelques temps sa relation avec le patron d’Apple.
"Les autres sociétés embauchent des consultants très chers. Mais Tim Cook, lui, il m’appelle chaque fois qu’il y a un problème", déclarait-il en août.
Interrogé sur un éventuel traitement de faveur pour Apple dans la guerre commerciale avec Pékin, pour éviter de favoriser ses rivaux étrangers comme Samsung ou Huawei, le président américain n’a rien exclu. "Nous étudions la question", a-t-il simplement répondu.
En septembre, le PDG d’Apple s’était dit "fier" de poursuivre la production du Mac Pro aux
États-Unis, remerciant "l’administration pour son soutien".
"C’est sans doute un peu déconcertant pour certains fans d’Apple qui n’aiment pas le président", relève Bob O’Donnell.
L’expert reconnaît cependant que l’impact en termes d’image reste modéré, et négligeable, par rapport aux conséquences potentielles sur les affaires du groupe s’il avait dû augmenter ses prix à la vente pour absorber les tarifs douaniers.

AFP/VNA/CVN

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