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Un caissier dans un supermarché de Buenos Aires compte des pesos, le 15 août. |
Ces mesures, qui resteront en vigueur jusqu'au 31 décembre, font suite à une semaine d'incertitudes sur les marchés et de forte dépréciation de la monnaie argentine.
Le décret publié dimanche 1er septembre au Bulletin officiel argentin impose aux entreprises exportatrices de changer en pesos les dollars au plus tard cinq jours ouvrables après l'encaissement, ou 180 jours après l'exportation des biens.
Les personnes physiques ne pourront effectuer de virements à l'étranger de plus de 10.000 dollars, ni acheter des devises pour un montant supérieur à cette somme sans autorisation de la Banque centrale d'Argentine.
Le gouvernement s'est cependant abstenu de restreindre les retraits bancaires, une mesure connue sous le nom de "corralito" qui, appliquée fin 2001, avait déclenché la pire crise politique et économique de l'histoire du pays.
Le siège de la Banque centrale d'Argentine à Buenos Aires. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le décret "maintient la pleine liberté pour retirer des dollars des comptes bancaires, n'affecte pas le fonctionnement normal du commerce extérieur et n'introduit aucune restriction aux voyages", a affirmé la Banque centrale dans un communiqué.
Le décret gouvernemental évoque des mesures "provisoires et urgentes pour réguler davantage le régime des changes et fortifier le fonctionnement normal de l'économie".
À Washington, le Fonds monétaire international (FMI) a dit "analyser le détail des mesures". Le fonds "restera en contact étroit avec les autorités et continuera aux côtés de l'Argentine en ces temps éprouvants", a fait savoir un porte-parole de l'institution.
Les mesures annoncées dimanche constituent un revirement pour le gouvernement libéral de Mauricio Macri, qui depuis son arrivée au pouvoir en 2015 était hostile à toute mesure de contrôle des changes.
En 2017, il avait notamment aboli une règle en vigueur depuis 50 ans qui obligeait les entreprises exportatrices argentines à changer en pesos les devises qu'elles encaissaient.
La crise économique s'est aggravée en Argentine après le revers électoral de M. Macri le 11 août.
Le péroniste de centre gauche Alberto Fernandez fait désormais figure de favori pour le scrutin présidentiel du 27 octobre, après sa large victoire aux élections primaires où il a remporté 47% des suffrages, loin devant M. Macri (32%) qui brigue un second mandat.