L'Argentine et le foot perdent leur "Dieu" Maradona, mort à 60 ans

Légende du football, l'Argentin Diego Maradona est mort mercredi 25 novembre à 60 ans, laissant le monde du sport en deuil devant la disparition d'un des joueurs les plus doués, les plus charismatiques et les plus controversés de l'histoire.

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Diego Maradona lors du Mondial en Russie, le 30 juin 2018 à Kazan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le "Pibe de Oro" ("gamin en or"), l'auteur de la "Main de Dieu", Diego Armando Maradona est décédé des suites d'un arrêt cardiaque en Argentine, selon son porte-parole Sebastian Sanchi.

La veillée funèbre de sa dépouille aura lieu à partir de jeudi 26 novembre au palais présidentiel et durera les trois jours du deuil national décrété par la présidence d'un pays qui perd l'une de ses personnalités les plus adulées, et plongeait mercredi 25 novembre dans les larmes.

"Je ne peux pas le croire, c'est incroyable (...) Au final, tout le monde est mortel. Je suis en train de le digérer, j'ai l'impression que c'est un mauvais rêve", s'est ému Francisco Salaverry, un fan argentin de 28 ans.

La même incrédulité barrait les visages de supporters venus se rassembler autour de la fameuse Bombonera, le stade de Boca Juniors, l'un des clubs majeurs de la carrière de Maradona.

Le champion du monde 1986 au Mexique avait subi une intervention chirurgicale pour un hématome au crâne début novembre et se remettait dans une maison de la périphérie de Buenos Aires. Depuis sa sortie, l'Argentine restait inquiète quant à la santé de son ancien international, dont le corps devait être autopsié dès mercredi.

Son aura a en effet dépassé le cadre des passionnés de football, tant Maradona aura marqué les esprits par ses buts et ses dribbles spectaculaires comme ses excès, oscillant entre grandeur et flamboyance, déchéance, drogue et polémiques.

Le souvenir des buts légendaires de ce dribbleur hors-pair au 1,65 m laissera une trace indélébile dans tous les clubs où il est passé, de Boca Juniors, son club de cœur à Buenos Aires, à Naples, où il a évolué de 1984 à 1991 au sommet de sa carrière en Europe, après un passage à Barcelone.

Main de Dieu et santé fragile

Diego Maradona à Naples 26 novembre 2013.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une minute de silence a été respectée mercredi dans les stades européens en Ligue des champions pour lui rendre hommage. Le stade de Naples devait rester allumé toute la nuit et la municipalité a évoqué l'idée de le rebaptiser au nom du joueur défunt. Dans la ville, plusieurs centaines de supporters se sont rassemblés pour saluer leur "figure immortelle".

Le légendaire numéro 10 a aussi étincelé en équipe nationale, sous le maillot de l'Albiceleste qu'il a porté 91 fois pour 34 buts.

Son but de la main contre l'Angleterre en quart de finale du Mondial-1986, qu'il avait aussitôt rebaptisé "main de Dieu", restera comme l'une des images les plus mémorables de l'histoire du football, tout comme son second but, tout en dribbles et en culot, dans cette rencontre au stade Aztèque de Mexico.

Après une finale perdue en 1990 contre l'Allemagne, son histoire avec le Mondial finira mal, par une exclusion lors de l'édition 1994 après un contrôle antidopage positif. Le crépuscule sportif pour Maradona malgré plusieurs tentatives de retour.

Moins retenus, ses passages sur les bancs des entraîneurs l'auront mené de la sélection argentine (2008-2010), au Mexique, et finalement au Gimnasia La Plata en Argentine, où il exerçait encore juste avant sa mort.

Si la planète savait la santé du "Pibe de Oro" fragile, l'annonce de son décès a entraîné un déluge de tristesse et d'éloges dans le monde du ballon rond, où seul le Brésilien Pelé (80 ans) rivalise dans le classement informel des plus grands de l'histoire.

Celui-ci s'est ému sur Instagram d'une "triste nouvelle". "J'ai perdu un grand ami et le monde a perdu une légende (...) Un jour, j'espère qu'on pourra jouer au foot ensemble au ciel", a écrit le "Roi" Pelé.

"Le plus grand"

Diego Maradona (centre) contre l'Allemagne de Lothar Matthaus (gauche), en finale de la Coupe du monde, le 29 juin 1986 à Mexico.
Photo : AFP/VNA/CVN

Son compatriote Lionel Messi, autre génie argentin avec lequel il a entretenu une relation complexe, a affirmé sur Instagram que Maradona "nous laisse mais il ne s'en va pas, parce que Diego est éternel". "Je garde en moi tous les beaux moments vécus avec lui", a écrit "La Pulga".

Le Portugais quintuple Ballon d'Or Cristiano Ronaldo a lui dit adieu à "un génie éternel" et "un magicien inégalable", tandis que l'ex-meneur de jeu français et ancien dirigeant de l'UEFA, Michel Platini, a indiqué que "Diego Maradona restera dans le cœur des Napolitains, dans le cœur des Argentins (...) comme une étoile, et pour l'éternité".

"Ce que Diego a fait pour le football, pour nous faire tous tomber amoureux de ce sport merveilleux, est unique (...) Il mérite notre gratitude éternelle", a pour sa part réagi Gianni Infantino, le président de la FIFA, une organisation avec laquelle le défunt a toujours entretenu des rapports conflictuels.

"Merci éternel. Éternel Diego", a sobrement réagi Boca Juniors, le club argentin où le génial N°10 a séduit l'Europe, en 1981-1982, avant son départ pour le FC Barcelone (1982-1984) et Naples (1984-1991). "Pour toujours, ciao Diego", s'est incliné le club italien.

"Tu nous a emmenés sur le toit du monde. Tu nous as rendus immensément heureux. Tu as été le plus grand de tous. Merci d'avoir existé, Diego", a déclaré le président de l'Argentine, Alberto Fernandez.

AFP/VNA/CVN

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