L'après COVID-19 : quel avenir pour le tourisme ?

Selon les experts, le tourisme national devrait perdre 5-7 milliards d’USD de recettes à cause de la crise sanitaire mondiale. Cependant, une fois la pandémie maîtrisée, la filière pourrait reprendre à nouveau son envol.

Touristes à la pagode de Linh Ung, dans la ville de Dà Nang (Centre).
Photo : Lê Lâm/ VNA/CVN

L’année 2020 aura été marquée par l’apparition d’une nouvelle maladie respiratoire liée au coronavirus, causant des bouleversements mondiaux. Alors que la plupart des pays luttent difficilement contre le COVID-19, le Vietnam est parvenu à contenir sa propagation sur son territoire et reprend progressivement ses activités socio-économiques.

Malgré un avenir encore incertain, les Vietnamiens font preuve d’optimisme et espèrent que les dégâts matériels seront rapidement compensés par une forte relance de la part des secteurs économiques clés tels que le tourisme.

En 2019, le pays a accueilli plus de 18 millions de touristes étrangers (+16,2% par rapport à 2018) et 85 millions de voyageurs nationaux, générant 726.000 milliards de dôngs (environ 31 milliards d’USD) de recettes, soit une hausse de 17,1% en glissement annuel.

Fin 2019, l’Administration nationale du tourisme s’était fixée pour objectif en 2020 20,5 millions d’étrangers, 90 millions de Vietnamiens et 830.000 milliards de dôngs (équivalent à 36 milliards d’USD) de recettes.

En janvier 2020, le nombre de visiteurs a connu une augmentation de 33% par rapport à la même période de 2019, mais a subitement chuté à partir de février à cause de la pandémie.

L’Administration nationale du tourisme a affirmé que la reprise du tourisme dépendrait de la maîtrise du COVID-19 à l’échelle mondiale. Hoàng Anh Tuân, secrétaire général adjoint de l’ASEAN, a estimé que "dans le cas où l’épidémie serait sous contrôle dans l’ensemble des pays, il faudrait attendre un à trois ans pour la mise en circulation d’un médicament. Il importe que les secteurs tels que la santé et la technologie mettent l’accent sur la numérisation de leurs activités afin de mieux s’adapter à la situation".

À son avis, les ressources humaines en tourisme nécessitent des "changements". "Le tourisme national pourrait perdre de 5 à 7 milliards d’USD, en raison notamment de la baisse du nombre de visiteurs et de l’arrêt soudain des services touristiques", a-t-il prévu.

Une forte relance en vue

Fin avril, on a constaté un léger retour des visiteurs vietnamiens après un long moment d’absence. Bien que ce chiffre reste modeste par rapport à la même période de l’année précédente, il s’agit d’un signe positif en faveur de ce secteur gravement touché. À l’occasion des congés du 30 avril et du 1er mai, certaines localités ont accueilli de nombreux touristes. La province de Kiên Giang (Sud) en a reçu 37.000. Celles de Quang Binh, Ninh Thuân et Binh Thuân (Centre), respectivement 35.000, 30.000 et 35.000.

Les voyagistes nécessitent toujours une main-d’œuvre qualifiée, surtout lorsque la pandémie de COVID-19 sera endiguée.
Photo : VNA/CVN

La léthargie du 1er trimestre 2020 à laquelle le tourisme fait face est inévitable. Pourtant, les experts ont affirmé qu’il faudrait être positif sur la reprise de l’économie nationale. L’agrégée Lê Hoàng Phuong Linh, enseignante de l’université Hoa Sen, basée à Hô Chi Minh-Ville, a souligné qu'"à la suite du SRAS en 2002-2003, le tourisme national avait rebondi de façon spectaculaire".

En 2004, le pays dénombrait 2,9 millions de voyageurs et en 2005, 3,4 millions. Ces chiffres ont démontré que le Vietnam demeurait une destination de confiance dans la région. Le gouvernement considère le tourisme comme l’un des secteurs économiques clés. De fait, il a mis en oeuvre de nombreuses mesures pour le relancer. En mars dernier, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a proposé des plans de financement en soutien aux voyagistes. "Cela prouve l’intérêt de l’État et du gouvernement à l’égard de la filière", a remarqué Lê Hoàng Phuong Linh.

D’après Nguyên Hoàng Thy, ancienne assistante du directeur de la compagnie Indochina Tourist & Trade, "une fois que la pandémie sera maîtrisée, le tourisme reprendra son rythme en vue du Têt 2021".

Besoin de ressources humaines qualifiées

La relance du tourisme entraînera une amélioration de la main-d’œuvre. En effet, à cause du COVID-19, la plupart des compagnies ont dû réduire leurs effectifs. Par conséquent, de nombreux travailleurs se retrouvent au chômage. Cependant, "dès que les activités quotidiennes reprendront leur cours, le marché de l’emploi sera à nouveau dynamique. Une opportunité qui sourira tout particulièrement aux jeunes disposant de connaissances et compétences recherchées par les entreprises", a affirmé l’agrégé Lê Minh Phuong, de l’université Hoa Sen.

Et d’ajouter : "À sa relance, la demande en ressources humaines des tour-opérateurs pourra être plus exigeante. Les futurs employés se devront d’être plus dynamiques, de maîtriser des langues étrangères et les nouvelles technologies afin de mieux s’adapter au milieu du travail".

Thu Hà/CVN

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