>>Sprint final avant des législatives indécises en Allemagne
>>Greta Thunberg prêche pour le climat, Angela Merkel pour la "stabilité"
>>Allemagne : à 48 heures du scrutin, Greta Thunberg à Berlin pour mobiliser sur le climat
Des skaters passent devant des panneaux électoraux des trois principaux candidats à la succession de la chancelière allemande Angela Merkel, le 25 septembre 2021 à Berlin. |
Avant l'ouverture des bureaux de vote à 06h00 GMT, le suspense est total dans la première économie européenne, qui comptait encore il y a peu environ 40% d'indécis parmi les 60,4 millions d'électeurs.
Les sociaux-démocrates de l'actuel ministre des Finances Olaf Scholz devancent légèrement, avec 25%, les conservateurs d'Armin Laschet, crédités de 22 à 23%, un score historiquement bas, selon d'ultimes sondages. L'écart est cependant trop ténu entre le centre-gauche et le centre-droit de la chancelière pour oser un pronostic.
Tractations
La publication des premières estimations à la sortie des urnes à 16h00 GMT ne devrait pas forcément permettre d'y voir plus clair : nombre d'électeurs, dont Angela Merkel, ont en effet choisi le vote par correspondance, non pris en compte dans cette première photographie du scrutin. Le nom du futur chancelier et la composition de sa probable majorité risquent ainsi de ne pas être connus dès dimanche soir 26 septembre.
De longues tractations seront quoi qu'il arrive nécessaires dans les prochains mois pour former le futur attelage au pouvoir, au risque d'entraîner une paralysie européenne jusqu'au premier trimestre 2022.
Angela Merkel, qui s'apprête à se retirer de la vie politique, pourrait devoir rester aux commandes d'ici la fin de l'année pour expédier les affaires courantes. Après s'être tenue à l'écart des joutes électorales, la chancelière, qui va égaler avec 16 années à la chancellerie son mentor Helmut Kohl, n'a pas ménagé ses efforts dans la dernière ligne droite
Le candidat conservateur Armin Laschet et la chancelière allemande Angela Merkel à Aix-la-Chapelle, le 25 septembre, à la veille des élections législatives. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Lors de son dernier meeting en tant que chancelière, Mme Merkel, 67 ans dont plus de 30 en politique, a appelé samedi 25 septembre à Aix-la-Chapelle à voter pour M. Laschet au nom de "l'avenir" du pays. L'engagement d'une chancelière dont la popularité reste au zénith suffira-t-il pour empêcher la victoire du SPD? Rien n'est moins sûr.Longtemps englué à la troisième place des sondages, le SPD a effectué à partir de la mi-août une improbable remontada. Les erreurs de ses adversaires, conjuguées au quasi sans-faute de son chef de file, de tendance centriste, ont permis de faire mentir les pronostics qui promettaient à l'un des plus vieux partis d'Europe une mort lente.Goût amerAncien maire de Hambourg, son candidat, bien que dénué de charisme, a mené une campagne sans accroc, n'hésitant pas à se poser, jusque dans la gestuelle, en véritable héritier de Mme Merkel. Longtemps en tête des intentions de vote, les chrétiens-démocrates risquent eux de tomber pour la première fois depuis 1949 sous la barre symbolique des 30%.Outre l'usure du pouvoir, l'union conservatrice a pâti de la mauvaise campagne de son chef de file, maladroit et impopulaire. Président de la CDU et de la plus vaste région, la Rhénanie du nord-Westphalie, M. Laschet a la réputation de toujours retomber sur ses pieds et de se défaire des adversaires les plus coriaces.Mais la marche semble cette fois bien haute pour le candidat conservateur, qui a imposé sa candidature lors d'une terrible guerre des chefs contre le dirigeant bavarois Markus Söder, bien plus populaire que lui. L'épouvantail d'une coalition de gauche, agité par les conservateurs, pourrait toutefois mobiliser les indécis.
Les Verts devraient se contenter de la troisième place, avec environ 17%. Ce score serait historique pour des Grünen qui n'ont jusqu'ici dépassé la barre des 10% qu'en 2009. Mais il leur laisserait un goût amer car ils étaient en avril encore en tête des sondages, dans une Allemagne inquiète du changement climatique.Leur cheffe de file Annalena Baerbock, 40 ans, a multiplié les couacs avant l'été, entre accusations de plagiat et primes non déclarées. Les Verts souhaitent participer au gouvernement, si possible avec les sociaux-démocrates. Pour la première fois depuis les années 1950, l'appoint d'un troisième parti devrait toutefois être nécessaire.Les libéraux du FDP apparaissent d'ores et déjà comme un potentiel "faiseur de roi". La gauche radicale Die Linke semble être prête à participer mais devra d'abord renoncer à ses critiques contre l'OTAN. L'extrême droite AfD, entrée pour la première fois au Bundestag il y a quatre ans, devrait confirmer son ancrage parlementaire avec environ 10% mais reste exclue de toute coalition éventuelle.
AFP/VNA/CVN