Sprint final avant des législatives indécises en Allemagne

À 24h00 des législatives en Allemagne, le camp d'Angela Merkel y croit encore : la chancelière bat le rappel samedi 25 septembre, une dernière fois, au profit d'Armin Laschet, donné perdant face au social-démocrate Olaf Scholz, avec un faible écart qui rend le scrutin imprévisible.

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La chancelière allemande Angela Merkel lors du dernier meeting de l'Union conservatrice CDU/CSU à Münich, le 24 septembre 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis le retournement des sondages, au cœur de l'été, le candidat conservateur tout en rondeur, âgé de 60 ans, est passé à l'attaque, agitant le spectre d'un virage à gauche avec Olaf Scholz, le pourtant très modéré chef de file du SPD, ministre des Finances d'Angela Merkel depuis 2018.

Dans sa tentative de reconquête, Armin Laschet a reçu un soutien accru de la chancelière qui avait initialement décidé de rester en retrait de la campagne électorale.

Avant de quitter la politique après seize ans de pouvoir, la dirigeante ne ménage plus sa peine pour soutenir cet héritier désigné, mais mal aimé jusqu'au sein de l'Union conservatrice CDU/CSU.

À la veille d'un scrutin suivi de près en Europe, Angela Merkel sera encore aux côtés d'Armin Laschet, samedi midi 25 septembre, pour un dernier rassemblement dans le fief de ce dernier, à Aix-la-Chapelle, au cœur de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie dont il est président.

Vendredi 24 septembre, c'est à Munich que la chancelière était en première ligne lors d'un meeting où elle a exhorté à voter pour le leader de la CDU, garant de cette "stabilité" si chère à la première puissance économique de l'UE.

Qui est l'héritier ?

Alors que le centre-droit a toujours récolté plus de 30% des suffrages aux scrutins nationaux et fourni au pays cinq des huit chanceliers de l'après-guerre, les conservateurs sont menacés de leur pire score électoral.

Dans les récents sondages, les sociaux-démocrates sont en tête avec quelque 25% des intentions de vote, contre 21 à 23% des suffrages pour la CDU/CSU.

Mais l'écart s'est resserré dans la dernière ligne droite avant le scrutin et Angela Merkel en a appelé vendredi aux électeurs indécis pour donner l'avantage à son parti. Et lui éviter une sortie de la scène politique au goût amer.

Évolution des émissions de gaz à effet de serre et de la production d'électricité par source en Allemagne depuis 2005.
Photo : AFP/VNA/CVN

La glissade dans les sondages d'Armin Laschet a propulsé le vice-chancelier Olaf Scholz, âgé de 63 ans, en joker inattendu.

Son flegme, qui confine à l'ennui selon ses détracteurs, et son expérience de grand argentier rassurent les électeurs allemands. Ces derniers semblent en effet en quête du meilleur héritier d'une chancelière qui bénéficie toujours d'une popularité au zénith.

Cette préoccupation pousse chacun des candidats à revendiquer sa proximité avec Angela Merkel et laisse augurer de la poursuite d'un cap centriste et pro-européen après le départ de la chancelière.

Olaf Scholz a cependant clamé vendredi 24 septembre qu'il était le visage du "renouveau pour l'Allemagne", martelant que le pays avait "besoin d'un changement".

Ce nouveau souffle est revendiqué par les dizaines de milliers de jeunes qui ont manifesté vendredi dans toute l'Allemagne pour réclamer une action plus déterminée en faveur du climat.

C'est dans la cité impériale de Potsdam, près de Berlin, où il brigue un siège de député, qu'Olaf Scholz mobilisera une dernière fois ses partisans, samedi.

Heures supplémentaires

Malgré l'importance des questions climatiques dans la campagne, et le traumatisme du pays touché par des crues meurtrières en juillet, la cause écologiste n'a pas progressé autant que l'espéraient les "Grünen", un temps donnés en lice pour décrocher la chancellerie.

La candidate des Verts Annalena Baerbock obtiendrait 15% des suffrages, s'adjugeant la troisième place, devant le parti libéral FDP autour de 11%.

Les Verts devraient néanmoins jouer un rôle pivot dans la future coalition, dont la formation s'annonce encore plus complexe que par le passé: elle devrait nécessiter trois partis pour succéder à l'actuelle "GroKo" (grande coalition) composée de l'Union CDU/CSU et du SPD.

Dans l'éventail des coalitions possibles, une majorité dominée par la gauche et les Verts, ou associant les libéraux et le centre droit, influerait sur les choix de politique budgétaire, fiscale, climatique du pays, et ses orientations diplomatiques.

Angela Merkel, âgée de 67 ans, devra attendre l'issue de ces négociations ardues, qui pourraient prendre des mois, pour remettre les clés de la chancellerie à son successeur.

AFP/VNA/CVN

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