Mondial-2022
L'Allemagne se fait surprendre par le Japon, l'Espagne déroule

Onze joueurs allemands mimant un bâillon contre l'interdiction de manifester en faveur de la diversité, c'est l'une des images fortes de ce début de Mondial-2022 au Qatar, où la "Nationalmannschaft", après ce geste spectaculaire, a connu une vive désillusion face au Japon, vainqueur (2-1).

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La joie du Japonais Takuma Asano, auteur du but de la victoire contre l'Allemagne au Mondial, le 23 novembre à Doha.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pas de mauvaise surprise en revanche pour l'Espagne, qui s'est promenée contre le Costa Rica (7-0) et affrontera l'Allemagne en position de force dimanche 27 novembre. Dans la soirée, la Belgique a eu plus de mal face au Canada (1-0) mais a pris elle aussi les trois points et se retrouve seule en tête de son groupe.

Après quatre jours de compétition, deux sujets de conversation s'imposent à Doha : les résultats inattendus sur le terrain et, en dehors, la question des droits humains et en particulier des personnes LGBTQ+, symbolisées par les couleurs arc-en-ciel, dans un pays où la loi du pays pénalise l'homosexualité.

Mercredi 23 novembre, le football allemand a répondu aux menaces de sanctions brandies par la FIFA pour empêcher le port d'un brassard coloré célébrant la diversité et l'inclusion, finalement abandonné par les sélections européennes qui étaient à l'origine de cette initiative, baptisée "One Love".

Mais au stade Khalifa, les joueurs allemands ont choisi de manifester leur désapprobation : sous les yeux du président de la FIFA, Gianni Infantino, qui avait appelé chacun à "se concentrer sur le football", le capitaine Manuel Neuer et ses partenaires se sont ostensiblement mis la main devant la bouche sur la traditionnelle photo d'équipe qui précède le coup d'envoi.

"Les droits humains pas négociables"

Dans les tribunes, la ministre allemande de l'Intérieur, chargée des Sports, Nancy Faeser, a enfilé dans les tribunes le fameux brassard inclusif "One Love" dont ne voulaient pas les organisateurs, avant de tweeter la photo sur les réseaux sociaux. Elle a ensuite mis une veste.

Le gardien belge Thibaut Courtois stoppe un penalty du Canada au Mondial, le 23 novembre à al-Rayyan (Qatar).
Photo : AFP/VNA/CVN

Et quasiment en même temps, la fédération allemande envoyait un communiqué cinglant sur les réseaux sociaux : "Il ne s'agit pas d'un message politique. Les droits humains ne sont pas négociables. Cela devrait être une évidence. Malheureusement, ce n'est toujours pas le cas. C'est pourquoi ce message est si important pour nous. Nous interdire de porter le bandeau, c'est nous interdire de parler", selon le texte.

Depuis qu'il a obtenu en 2010 l'organisation du tournoi, le Qatar est en butte à de nombreuses critiques en matière de droits humains, notamment les droits des travailleurs migrants, des femmes ou des personnes LGBTQ+.

Dans ce petit pays conservateur musulman, les relations sexuelles hors mariage et l'homosexualité sont passibles de poursuites pénales. Les autorités qataries ont néanmoins affirmé que "tout le monde était le bienvenu".

L'Espagne en démonstration

Dans ce Mondial décrié et atypique, programmé pour la première fois en fin d'année civile en interrompant les championnats de clubs en Europe, certains parmi les principaux favoris s'avancent sans certitude sur le plan sportif.

Les Espagnols Gavi (gauche) et Ferran Torres fêtent un but du second contre le Costa Rica au Mondial, le 23 novembre à Doha.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mercredi 23 novembre, l'Allemagne a subi à son tour la loi d'une équipe moins cotée, le Japon, comme l'Argentine de Lionel Messi la veille contre l'Arabie saoudite (2-1).

Les Allemands ont-ils été déconcentrés par leur geste d'avant-match ? Ils ont rapidement mené sur un penalty transformé par Ilkay Gündogan (33e), mais ont sombré en seconde période face à la vivacité de l'attaque japonaise, qui a renversé le score par Ritsu Doan (75e) puis Takuma Asano (83e).

La Nationalmannschaft s'est déjà mise en grande difficulté dans un groupe compliqué où l'Espagne, son prochain adversaire dimanche 27 novembre dans l'un des chocs de ce premier tour, s'est promenée, elle, face au Costa Rica (7-0). "Ce (mercredi) soir 23 novembre, on va célébrer, on ira dîner tous ensemble, mais dès demain, on commencera à préparer le match contre l'Allemagne", a prévenu le sélectionneur Luis Enrique.

Avec ce large succès, la Roja signe le plus gros score depuis le début de la 22e Coupe du monde. La Croatie, elle, vice-championne du monde il y a quatre ans, n'a pas trouvé l'ouverture et a été tenue en échec par un Maroc accrocheur (0-0).

Le dernier match au programme, entre la Belgique d'Eden Hazard et le Canada, proposait lui aussi une confrontation a priori déséquilibrée entre un prétendant européen et un challenger moins coté. La logique sportive a prévalu, même si les Diables Rouges, vainqueurs 1-0, doivent une partie de leur succès à la prestation de leur impeccable gardien, Thibaut Courtois, qui a stoppé un pénalty.

Présente en tribune au côté du président de la FIFA, Gianni Infantino, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, arborait comme sa collègue allemande le brassard "One Love" à un bras. "Je sais qu’Eden Hazard aurait voulu le porter sur le terrain", a-t-elle expliqué.

AFP/VNA/CVN




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