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Faire la queue pour la vaccination contre le COVID-19 à Berlin, le 27 décembre. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
La chancelière Angela Merkel et les 16 États-régions devraient décider mardi 5 janvier en visio-conférence que ces limitations soient prolongées au-delà du 10 janvier.
Une majorité de régions serait favorable à une prolongation jusqu'au 31 janvier.
Les commerces, à l'exception des magasins d'alimentation et pharmacies, les écoles et jardins d'enfants, les lieux culturels devraient ainsi garder portes closes dans les semaines à venir. Les employeurs sont incités à privilégier coûte que coûte le télétravail.
"Historique"
Considérée comme une "bonne élève" européenne dans la gestion de la première vague épidémique, l'Allemagne a désormais toutes les peines à contenir le virus, en particulier dans des Länder d'ex-RDA.
Le seuil des 1.000 décès quotidiens a ainsi été franchi pour la première fois le 30 décembre. Quelque 1,775 million de cas ont été au total recensés depuis le début de la pandémie, qui a fait plus de 34.000 morts.
Et l'impact des départs en vacances et des réunions familiales n'est pas encore connu, préviennent les autorités sanitaires.
"Il y a peu de place pour des assouplissements", a résumé lundi 4 janvier le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.
La crise "historique" du coronavirus est appelée à se prolonger en 2021, avait de son côté prévenu le 31 décembre Mme Merkel dans ses derniers vœux de Nouvel An en tant que chancelière.
La situation reste particulièrement critique en Saxe, État-région d'ex-RDA longtemps rétif aux restrictions dont le taux d'incidence atteignait, lundi 4 janvier, 323. D'autres régions d'Allemagne de l'Est, comme la Thuringe ou le Brandebourg, la région qui entoure Berlin, sont aussi frappées de plein fouet.
Une prolongation des restrictions est ainsi jugée "inévitable" par le ministre-président de Saxe, le conservateur Michael Kretschmer, qui fustigeait encore il y a quelques semaines "l'hystérie" des mesures anti-COVID.
"Grand échec"
Citée en exemple avant l'été, l'Allemagne, où a émergé une mouvance anti-masque mêlant réfractaires aux vaccins, adeptes des théories complotistes et militants d'extrême droite, n'est pas parvenue depuis septembre à prendre des mesures efficaces contre le coronavirus.
La chancelière Angela Merkel donne un discours à l'occasion du Nouvel An, le 30 décembre à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Angela Merkel, dont la popularité reste très élevée à moins d'un an de son départ de la chancellerie, n'a pas été en mesure au début de l'automne d'imposer des mesures plus strictes à des régions inquiètes de la perte d'activité économique.
La gestion de la deuxième vague confine ainsi au "grand échec", selon le quotidien Die Welt, pointant "hésitations, querelles de compétences et erreurs stratégiques".
Outre les restrictions, l'Allemagne mise beaucoup sur la campagne de vaccinations lancée samedi 2 janvier pour endiguer l'épidémie.
Plus de 264.000 personnes âgées et personnels soignants avaient ainsi reçu lundi 4 janvier une première dose du vaccin Pfizer-BioNTech.
Si le rythme de vaccination est beaucoup plus rapide que nombre de voisins européens, en particulier la France, des voix s'élèvent en Allemagne pour critiquer sa supposée lenteur.
Quelque 44% des Allemands ne seraient pas convaincus par la stratégie vaccinale, contre 40% pensant l'inverse, selon un sondage Civey.
Le quotidien Bild, le plus lu d'Allemagne, mène ainsi une campagne contre le gouvernement, accusé d'avoir "trop compté sur l'Union européenne" dans sa stratégie de vaccination et son approvisionnement, et de privilégier le seul produit Pfizer-BioNTech au détriment du vaccin Moderna.
"Nous ne pouvons pas faire de notre impatience la mesure de toutes choses et arracher le vaccin aux habitants des régions les plus pauvres du monde", rétorque le président du Bundestag, Wolfgang Schaüble, à l'adresse de ceux qui demandent que l'Allemagne soit prioritaire pour recevoir le vaccin développé par l'allemand BioNTech.
L'Allemagne va pouvoir miser, selon le ministère de la Santé, sur un total combiné de plus de 140 millions de doses de vaccins BioNTech et Moderna. Quelque 670.000 doses devraient être livrées le 8 janvier par BioNTech.
Le gouvernement étudie aussi la possibilité d'étendre au maximum la période entre les deux injections pour permettre la vaccination de plus de patients avant la rupture des stocks.
AFP/VNA/CVN