>>Francophonie : 1re Mission économique et commerciale au Vietnam et au Cambodge
>>Favoriser la coopération multisectorielle entre entreprises francophones
>>Faites vivre le potentiel économique de l'espace francophone !
Vue panoramique du Forum d’entreprises francophones, tenu les 22 et 23 mars à Hô Chi Minh-Ville |
La première étape de la Mission économique et commerciale de la Francophonie (MECA) au Vietnam et au Cambodge, organisée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) du 21 au 23 mars à Hô Chi Minh-Ville, a mobilisé un grand nombre d’opérateurs, acteurs économiques et représentants de pays membres de l’OIF, notamment du continent africain, souhaitant promouvoir les investissements et les échanges commerciaux dans le secteur de l’agro-industrie.
Lors de l’atelier sur l’agro-industrie et des rencontres d’affaires en face à face entre les entreprises francophones présentes au sein de la MECA et les entreprises locales, tenus les 22 et 23 mars, bon nombre d’entreprises du Madagascar, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Gabon, du Nigeria, du Sénégal, entre autres, ont exprimé leur volonté d’établir des partenariats avec des entreprises vietnamiennes, notamment en matière d’import-export, de production et de transformation, de transfert de technologies et d’investissements directs, d'échanges commerciaux de produits agro-alimentaires.
Répondant au Courrier du Vietnam, Mia Rakotozafy, représentante de l’entreprise malgache Pure Vanilla, a estimé que la MECA constituait une véritable opportunité pour son entreprise dans la recherche de partenaires dans l’import-export de produits à base de vanille. "Nous n’avons pas encore de part de marché au Vietnam mais nous allons essayer d’établir des coopérations futures dans ce pays auquel notre entreprise porte un grand intérêt pour élargir ses activités", a déclaré Mia Rakotozafy. "D'une part, nous recherchons des acheteurs et des distributeurs. D’autre part, nous avons un service qui œuvre beaucoup pour le développement durable, alors nous recherchons des idées ou projets qui pourraient être appliqués dans notre pays. Et à l’inverse, nous pourrions aussi apporter des idées nouvelles aux entreprises vietnamiennes", a-t-elle poursuivi.
Selon elle, l’utilisation du français comme langue commune facilitera grandement les échanges entre entreprises des pays membres de l’OIF. Par ailleurs, de nombreux produits africains comme la vanille pourraient trouver une place de choix au Vietnam, notamment dans la restauration.
Portes grandes ouvertes pour les investisseurs vietnamiens
La plupart des opérateurs et acteurs économiques des pays africains souhaitent que les entreprises vietnamiennes s’installent sur leur continent pour développer leurs activités de production agroalimentaire côte à côte avec leurs partenaires africains. Les chefs d’entreprises ont affirmé que les pays africains avaient des ressources et du terrain agricole à exploiter tandis que celles vietnamiennes disposaient des technologies modernes de transformation en la matière.
Les rencontres d’affaires B2B s'inscrivent dans le cadre du Forum d'entreprises francophones à Hô Chi Minh-Ville. |
"Nous sommes intéressés par les entreprises vietnamiennes qui veulent cultiver ou produire du coton et créer ainsi ensemble des chaînes de valeur dans nos pays", a insisté Mme Mary Concilia Anchang, présidente exécutive de la Chambre de Commerce d’Afrique, en parlant des belles perspectives de coopération et de développement du coton dans ce continent. "Si les entreprises vietnamiennes s’y intéressent, venez cultiver le coton en Afrique ! Si vous voulez y produire, confectionner ou vendre du coton, nous vous présenterons celles et ceux avec qui vous devriez rencontrer et travailler", a-t-elle proposé.
Elle a aussi souligné que les matières premières pour fabriquer des vêtements et accessoires ou pour servir le textile-habillement étaient toujours disponibles pour les partenaires vietnamiens. Elle a mis l’accent sur une coopération gagnante-gagnante avec des entreprises vietnamiennes pour créer des chaînes de valeurs durables en la matière. "Il y a encore quelques années, le Vietnam connaissait également des difficultés mais maintenant il a décollé et il va très vite", a remarqué Mme Mary Concilia Anchang.
Afin de favoriser les échanges entre les entreprises vietnamiennes et africaines, elle souhaite que des entreprises spécialisées dans les télécommunications contribuent à intensifier les connexions entre elles. Elle a pris comme exemple le groupe vietnamien Mékong Technology auquel elle avait rendu visite le jour d’avant, et qui a exporté de machines de production et de transformation agricole vers le continent africain. "Dans le contexte où le Vietnam rouvre ses frontières suite à la maîtrise de la pandémie de COVID-19, ce n’a pas été facile de tenir ce forum d'entreprises. Au fait je tiens à remercier l’OIF d’avoir organisé cette mission qui marque un bon commencement pour la relance économique, ainsi que l’épanouissement de l’espace francophone", a-t-elle souhaité.
Défis à relever
Mme Mary Concilia Anchang, présidente exécutive de la Chambre de Commerce d’Afrique, |
Côté entreprises vietnamiennes, la MECA a également permis à plus de 420 entreprises locales de prendre contact et de chercher les coopérations commerciales avec une centaine d’opérateurs et acteurs économiques des pays francophones. Bon nombre de sociétés vietnamiennes ont envisagé de commercer ou d’investir dans les pays africains, mais des problèmes restent néanmoins à résoudre, notamment l’absence de dispositif international en matière de règlement bancaire ou la lenteur des procédures administratives lors des transactions commerciales.
"Notre société est spécialisée dans l’import-export de produits agricoles. Nous sommes intéressés par le marché africain puisque celui-ci dispose de grands potentiels pour nos affaires. Pourtant, jusqu’ici, nous avons dû exporter et importer des produits via une tierce entreprise européenne du fait que le règlement bancaire des banques africaines était encore compliqué", a fait savoir Nguyên Chi Cuong, directeur de NC Groupe Pte.Ltd.
"Nous avons beaucoup d’expériences dans les activités d'import-export, notamment en ce qui concerne les procédures et les modes de paiement. Avec les pays européens, c’est plus facile, c’est le contraire pour le marché africain. Alors, cette fois, je profite de la MECA pour rencontrer et travailler directement avec les entreprises africaines sans vouloir passer par une tierce personne, ce qui pourra nous permettre de réduire les coûts intermédiaires liés à l’utilisation des services d’entreprises européennes", a expliqué M. Cuong.
Lors d'un colloque ayant pour thème "Potentiels de coopération entre Hô Chi Minh-Ville et les entreprises francophones dans les technologies de production et de transformation agricoles", tenu le 22 mars dans le cadre de la MECA, Duong Duc Trong, directeur adjoint du Service municipal de l’agriculture et du développement rural, a affirmé que la mégapole du Sud souhaitait coopérer avec les entreprises francophones en Afrique pour mettre en œuvre ensemble des projets de recherche, notamment dans l’application des biotechnologies dans l’étude de la multiplication de variétés végétale et races agricoles. Selon lui, l’utilisation des hautes technologies pourra permettre un gain de productivité important dans toute la filière agro-alimentaire, ce qui profitera au développement des relations entre Hô Chi Minh-Ville et les pays francophones d’Afrique.