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>>Vers un feu vert sous conditions de l'UE à l'exemption de visas pour les Turcs
Le turc président Erdogan, le 10 mai à Ankara. |
Le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir est reçu par le commissaire européen à l'Élargissement, Johannes Hahn, à ce sujet vendredi matin 13 mai à Bruxelles.
Inflexible, Recep Tayyip Erdogan a critiqué le 12 mai l'"hypocrisie" de l'Union européenne (UE), qui demande à la Turquie de modifier sa loi antiterroriste, jugée non conforme aux normes de démocratie européennes, en échange d'une exemption de visa pour ses citoyens voulant se rendre dans l'espace Schengen.
"Depuis quand dirigez-vous ce pays, qui vous en a donné le droit ?", a-t-il déclaré à l'endroit de l'UE lors d'un discours à Ankara. "Ceux qui veulent ce droit (de combattre le terrorisme) pour eux-mêmes mais considèrent que c'est un luxe pour autrui, laissez-moi le dire clairement, agissent avec hypocrisie", a-t-il lancé.
Au même moment, à Berlin, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lançait une mise en garde à la Turquie. "Nous attachons de l'importance à ce que les conditions prévues soient remplies, sinon cet accord ne verra pas le jour", a dit M. Juncker.
Ces tensions menacent par ricochet l'accord migratoire conclu en mars entre l'UE et Ankara : l'exemption de visa d'ici fin juin est réclamée par la Turquie pour continuer d'appliquer ce pacte qui a déjà abouti à freiner nettement le flux de migrants vers le Nord de l'Europe.
"Pas mon problème"
"Si la stratégie de M. Erdogan consiste à empêcher que les Turcs puissent voyager librement en Europe il doit en répondre devant le peuple turc. Ce n'est pas mon problème, cela sera son problème", a dit M. Juncker.
Les frontières dans l'espace Schengen. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Allemagne, qui a plus que tout autre pays européen besoin de l'aide de la Turquie sur les migrants après avoir accueilli un nombre record d'un million de réfugiés en 2015, a appelé par la voie de sa chancelière à poursuivre les discussions.
"Nous devons reconnaître que nous avons de toute façon besoin d'un tel accord et que cela vaut la peine de faire des efforts pour négocier, même lorsque des difficultés apparaissent", a déclaré Angela Merkel à Berlin.
Mais ses principaux ministres se sont montrés sur le fond peu flexibles. "Si le président turc ne veut ou ne peut pas les appliquer (les critères requis, ndlr), on ne pourra pas accorder l'exemption de visa", a déclaré le vice-chancelier Sigmar Gabriel.
La Turquie refuse d'assouplir ses lois antiterroristes au moment où elle lutte contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupe État islamique (EI), l'un des belligérants de la guerre en Syrie où il contrôle une large partie du territoire.
AFP/VNA/CVN